252 pages
Langue : French
Publié 7 octobre 1935 par Gallimard.
252 pages
Langue : French
Publié 7 octobre 1935 par Gallimard.
En 1931, quand Andrée Viollis, grand reporter au Petit Parisien, principal quotidien de l'époque, arriva en Indochine, la conquête militaire était depuis longtemps achevée. En 1893, la France avait créé l'Union indochinoise qui regroupait les protectorats et colonies du Vietnam, du Cambodge et du Laos. Des monarques, sans aucun pouvoir, furent maintenus mais c'est un gouverneur général français qui dirigeait l'Indochine, appelée la perle de l'Empire colonial français. En 1931, la situation était devenue explosive du fait de la crise économique mondiale. De véritables émeutes éclatèrent et furent rapidement réprimées. Le ministre des Colonies de l'époque, Paul Reynaud décida de visiter le pays. Andrée Viollis fit partie de la délégation officielle, en tant que journaliste accréditée. Elle rencontra des officiels, mais aussi des opposants et, à travers eux, elle découvrit la réalité de l'exploitation et de la répression coloniale: les famines, les conditions de travail épouvantables dans les plantations, les …
En 1931, quand Andrée Viollis, grand reporter au Petit Parisien, principal quotidien de l'époque, arriva en Indochine, la conquête militaire était depuis longtemps achevée. En 1893, la France avait créé l'Union indochinoise qui regroupait les protectorats et colonies du Vietnam, du Cambodge et du Laos. Des monarques, sans aucun pouvoir, furent maintenus mais c'est un gouverneur général français qui dirigeait l'Indochine, appelée la perle de l'Empire colonial français. En 1931, la situation était devenue explosive du fait de la crise économique mondiale. De véritables émeutes éclatèrent et furent rapidement réprimées. Le ministre des Colonies de l'époque, Paul Reynaud décida de visiter le pays. Andrée Viollis fit partie de la délégation officielle, en tant que journaliste accréditée. Elle rencontra des officiels, mais aussi des opposants et, à travers eux, elle découvrit la réalité de l'exploitation et de la répression coloniale: les famines, les conditions de travail épouvantables dans les plantations, les humiliations quotidiennes, la brutalité des autorités militaires et policières, les prisons et les bagnes où s'entassaient les militants anticolonialistes, les interrogatoires musclés et la torture à l'électricité, le mépris dans lequel les colons tenaient toute la population colonisée. En 1935, Andrée Viollis publia le recueil de ses notes sous le titre Indochine S.O.S. La simple relation des faits devint une dénonciation sans concession de ce pouvoir colonial. Elle y ajouta, en annexe, des documents accablants pour le pouvoir colonial: comptes rendus du procès dans lesquels le pouvoir colonial acquitta des légionnaires qui avaient massacré des villageois (procès de Hanoï - juin 1933) et de celui qui condamna à mort des militants anticolonialistes (procès de Saïgon - mai 1933), documents officiels sur les événements d'Indochine... À sa parution, Indochine S.O.S. fit scandale, et son auteure fut accusée de mentir et de salir le pays. Après une dernière réédition en 1949, cet ouvrage était devenu introuvable. Aujourd'hui, alors que certains parlent de l'oeuvre civilisatrice de la France dans son empire, sa réédition a le mérite de rappeler ce qu'était réellement le colonialisme français.