La terre des morts

Casal de la Mahomerie, juin 1158 Alors qu’Ernaut prend ses marques comme sergent du roi de Jérusalem, il apprend que son frère Lambert, désormais colon dans le casal de la Mahomerie, doit subir un jugement par bataille, risquant sa vie afin de prouver l’innocence de son futur beau-père.

Ernaut décide alors de retracer le fil des événements qui ont mené à pareille situation, dans l’espoir de prévenir le dangereux combat. Aux frontières des terres latines, en pleine tempête, il va découvrir un nouveau visage du royaume, assisté de Iohannes, un traducteur décidé à sauvegarder la paix du casal . Saura-t-il dénouer le sanglant écheveau avant le fatidique duel ?

Le vieil homme brandit une main griffue, ongles et tendons, qu’il serra. « Vois-tu, garçon, il en est d’aucuns avides de tenir toute chose, persuadés que la terre qu’ils empoignent est leur. » Il eut un ricanement qui se termina en toux puis il s’essuya la bouche avec un mouchoir, avant de reprendre d’une voix fatiguée : « >Tant qu’il est vaillant et empli de force, chacun croit pouvoir tout faire, et oublie de mercier Dieu de ses bienfaits. Insensé, il croit son bras puissant et capable de tout moissonner. »