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a publié une critique de Le rêve des machines par Günther Anders

Günther Anders: Le rêve des machines (French language, 2022, Éditions Allia) Aucune note

Oh Shit ! Quelques courtes pages qui devraient vous faire léver, debout et cogner fort <3

Aucune note

« Dès lors que l'emprise d'un pouvoir peut être assez totale pour que l'imagination même de s'en affranchir ne soit plus possible, reste la stupeur devant sa beauté et une certaine disposition à l’admirer et à l'aimer. À l’honorer d'être soumis⋅e […] »

La capitulation du principe politique comme principe propre_, à savoir la mise au pas de la politique selon les principes fondamentaux de la technique. Partout où le totalitarisme politique (qui n'est qu'une des formes du totalitarisme) prend le pouvoir, le principe politique est la toute première victime qui sera sacrifiée dans l'hécatombe ; cela découle du principe totalitaire (puisque nous voulons la technique comme totalité efficace) de la technique.

Le renoncement lui-même peut être un privilège réservé aux dominants.

Or, une altération du processus sensoriel et du pragmatisme nous hante. Une biopolitique qui nous rend presque zombies.

Læ consommateurice idéale est un⋅e liquidateurice ! C’est ainsi que nous décrit Günther Anders dans « Le rêve des machines ».

« En ce qui nous concerne, nous consommateurs, nous sommes en premier lieu, bien que nous soyons richement servis, serviteurs : ou plutôt justement parce que nous le sommes si richement. Ceci signifie qu’il nous est attribué une tâche spéciale, celle de faire disparaître tous les produits par notre ‘travail de consommation’, afin de rendre nécessaire, par ce faire-disparaître, la production des prochains produits. Lorsque vous savourez votre Coca-Cola ou votre Chesterfield, vous remplissez votre devoir d’employé et vous le savourez pour la production ; ou plus exactement : le fait que vous le savourez, la firme le savoure, elle consomme avec jouissance votre jouissance de consommateur ; et c’est seulement parce qu’elle le savoure que vous devez le savourer. Si l’expression ‘joindre l’utile à l’agréable’ a une signification, c’est uniquement celle-ci ».

Aussi

Même la mort relève de la consommation

« Vous admettrez que l’on ne fabrique pas plus des armes pour les laisser rouiller qu’on ne cuit des pains pour les laisser rassir. Elles sont destinées en fin de compte à ceux qui doivent les recevoir et les consommer : par conséquent aux victimes. […] L’utilisation des produits est un travail que nous, employés nommés “clients ou “consommateurs”, avons à fournir pour assurer la fabrication de nouveaux produits et garantir la poursuite de la production. Si nous sommes considérés comme de meilleurs meilleurs travailleurs, notre con,sommation sera d’autant plus satisfaisante et nous pourrons accomplir plus rapidement le devoir qui nous incombe d’œuvrer comme liquidateurs […] C’est pourquoi les armes sont des produits idéaux. C’est pourquoi la consommation des armes, comme la mort des victimes de guerre, représente la consommation idéale », G. Anders

"Human engineers" (50s - 70s) were just a beginning (and the technical engineers at douchebags screwing), see "The Hidden Persuaders" Vance Packard (1957)