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quoted Station Eleven by Emily St. John Mandel

Emily St. John Mandel: Station Eleven (français language, 2016, Payot & Rivages) 5 étoiles

Un soir d’hiver à l’Elgin Theatre de Toronto, le célèbre acteur Arthur Leander s’écroule sur …

Il prenait soin de se raser tous les trois jours. Les toilettes pour hommes, dépourvues de fenêtres, étaient éclairées seulement par des bougies parfumées provenant de la boutique-cadeaux – dont le stock diminuait –, et il fallait faire chauffer l’eau dehors, sur le feu, mais Clark estimait que l’effort en valait la peine. […] Le vingt-septième jour, il se fit soigneusement une raie au milieu et se rasa entièrement le côté gauche de crâne. «  C’est la coiffure que j’avais entre dix-sept et dix-neuf ans », expliqua-t-il à Dolores quand celle-ci haussa un sourcil interrogateur. Dolores était une voyageuse d’affaires, célibataire et sans famille, ce qui faisait d’elle l’une des personnes les plus saines d’esprit de l’aéroport. Clark et elle avaient un arrangement : ils s’étaient promis de se prévenir mutuellement si l’un ou l’autre commençait à montrer des signes de démence. Ce qu’il n’avoua pas à Dolores, c’est qu’après de longues années de respectabilité professionnelle, il se sentait à nouveau lui-même avec cette coupe de cheveux.

Station Eleven by  (Page 355 - 356)