GilB a cité Paideia par Claire Garand
En polo, bermuda et chaussettes, nous avons franchi la deuxième porte. Mes plantes bleu ciel se salissaient à chaque pas. Quand j’avançais, les sensations presque parfaites me perturbaient dans ce couloir cylindrique en métal qui me rappelait tellement nos modules que je m’attendais à flotter. Au contraire, je transpirais toujours et l’air gonflait mes poumons avec difficulté, le sol attirait tous mes organes – quand cela cessera-t-il ? – mes pieds se traînaient, sur le point de manquer un pas. L’envie de me déplacer à quatre pattes penchait mon buste vers l’avant. La troisième porte s’ouvrit sur du bruit, partout. Des paroles fusaient, des rires se battaient et s’entrecoupaient dans cet espace clos dont les parois renvoyaient les sons de tous les côtés à la fois. J’ai plaqué mes mains sur mes oreilles. Au centre, autour d’une table désagréablement fixée au sol, me regardaient arriver les filles des autres stations, assises dans l’ordre de notre salle de classe. Leurs fesses et leurs dos s’appuyaient sur des chaises. Repoussant.
— Paideia de Claire Garand (Page 120)