GilB a cité Dejima par Stéphane Audeguy
Soudain une vitalité immense l’envahit : l’acuité de sa vue, sa tonicité musculaire, la finesse de son ouïe, la sensibilité presque douloureuse aux odeurs d’encens des boutiques l’enivrent. Elle quitte le sanctuaire d’un pas léger, et ce n’est qu’en arrivant devant le vitrine d’un grand magasin moderne du centre-ville qu’elle peut s’observer de pied : elle se trouve jeune, mince, plutôt jolie. Sa carte d’identité lui apprend qu’elle se prénomme désormais Kumiko, un document soigneusement plié et rangé dans son portefeuille précise qu’elle bénéficie du statut de pupille de la nation japonaise. Elle se saisit d’un journal qui dépasse d’une corbeille à papier, et qui indique que nous sommes à la fin de la trente-neuvième année de l’ère Showa et, dans le comput occidental, le 25 septembre de l’an 1964.
— Dejima de Stéphane Audeguy (Page 148)
Dans la partie II Kinoko