GilB a cité Le voyage d'Anna Blume par Paul Auster
Je ne m’attends pas à ce que tu comprennes. Tu n’a rien vu de tout cela et même su tu essayais tu ne saurais l’imaginer. Ce sont les dernières choses. Une maison se trouve ici un jour et le lendemain elle a disparu. Une rue où on a marché hier n’est plus là aujourd’hui. Même le climat varie constamment. Un jour de soleil suivi par un jour de pluie, un jour de neige suivi par un jour de brouillard, [...]. Quand on habite dans la ville on apprend à ne compter sur rien. On ferme les yeux un instant, on se tourne pour regarder autre chose, et ce qu’on avait devant soi s’est soudain évanoui. Rien ne dure, vois-tu, pas même les pensées qu’on porte en soi. Et il ne faut pas perdre son temps à les rechercher. Lorsqu’une chose est partie, c’est définitivement.
— Le voyage d'Anna Blume de Paul Auster (Page 9)