GilB a cité Macha ou le IVe Reich par Jaroslav Melnik
Lorsqu’il fut parti, je retournai dans le jardin et m’étendis sur la chaise longue. À travers le feuillage épais agité par le petit vent apparaissaient les taches de lumière du soleil couchant. Les abeilles bourdonnaient encore. Pendant un petit moment, je ne pensai à rien et je me sentis bien. Je vivais en dehors du temps et de l’espace. Je m’efforçais de vivre comme cela depuis que ma femme et moi avions construit cette ferme. Je n’arrivais pas à croire que Doubov était ici un instant auparavant. Doubov, ce n’était pas seulement Doubov, il avait apporté et remporté avec lui tout un monde. Un autre monde, qui n’étais pas le mien. Les stors, les êtres humains, l’exploitation, la viande, la cannibalisme, la sainteté, l’innocence, la monstruosité. Ce monde était en train de perdre forme, se divisait en deux, en trois sous mes yeux, se désintégrait en plusieurs parties… Je m’endormis à la minute où je me sentis libre de tout.
— Macha ou le IVe Reich de Jaroslav Melnik (Page 102)