GilB a cité Entre les méandres par Nghi Vo (Les archives des Collines-Chantantes, #3)
On l’appelait Yi la Laie parce qu’elle avait passé son enfance à se battre contre des sangliers pour le plaisir. Quand elle était encore bébé, pour blesser sa mère avec qui il s’était disputé, son père emporta Yi et l’abandonna dans la forêt, persuadé qu’un sanglier de passage n’en ferait qu’une bouchée. Sa famille la crut morte pendant cinq ans. La sixième année, elle s’en revint vêtue d’une peau de sanglier avec à la main une lance faite d’un pin entier, une laie grasse jetée sur l’épaule. Elle offrit l’animal à sa mère afin qu’elle le fît rôtir pour le dîner de son retour et, de sa lance, elle conduisit son père dans les montagnes pour voir s’il s’en sortirait mieux qu’un bébé. Ce ne fut pas le cas. Il se fit dévorer. Pendant quelques temps, Yi la Laie vécut avec sa mère et la famille de celle-ci à Chifeng. Elle demeura fort sauvage, cependant, si bien qu’un jour vint à elle et lui dit qu’elle n’était pas adaptée à la vie au village de Chifeng.
— Entre les méandres de Nghi Vo (Les archives des Collines-Chantantes, #3) (Page 61)