GilB a cité Les Champs de la Lune par Catherine Dufour
– Je suis persuadé que le Terrien vouait en secret une haine féroce à la Nature. – A la Nature ? – C’est à dire à son propre écosystème. Cette haine lui venait d’avoir été traité pendant des siècles par la Nature comme le tube à essai d’infections variées, sans discerner les avantages adaptatifs de la méthode, a conclu le Gardien des Glaces le plus sérieusement du monde. Le Gardien des Glaces n’est pas très sensible aux individualités. Pour lui, mourir de la malaria ou de la grippe, ce n’est pas un drame individuel : c’est juste le signe que la victime se situe du mauvais côté de la sélection naturelle, tant pis pour elle et tant mieux pour son espèce. – Des millénaires d’épidémies ont forgé au Terrien une mentalité revancharde contre la Nature, a-t-il continué. Dès qu’il a eu saisi la gouverne de son destin d’un bras d’acier, grâce à ses découvertes scientifiques et techniques, il n’a eu de cesse de porter le fer contre la Nature, c’est à dire dans son propre ventre. Exactement comme un herscheur piégé dans une fosse, qui se démantibule la trémie à force de tirer dessus. Le ressentiment est un puissant moteur qu’on ne coupe pas dès qu’on en a plus besoin.
— Les Champs de la Lune de Catherine Dufour (Page 188 - 189)
Dans le chapitre Aitken et la Cité Franche
