GilB a cité La Terre demeure par George R. Stewart
Les deux premiers jours, Ish avait été tenaillé par la peur ; le troisième, par réaction , il s’était grisé d’espace et de vitesse. Ce jour-là il n’était que calme et sérénité. Le silence qui s’était abattu sur le monde le pénétrait. Durant ses longs séjours dans les montagnes, il en avait goûté le silence sans l’analyser et ne s’était pas rendu compte que le bruit est une invention humaine. Les définitions de l’homme ne manque pas, il en ajouterait une : « L’animal créateur de bruit. » Il n’entendait maintenant que le ronron presque imperceptible de son moteur et n’avait pas besoin de klaxonner. Pétarades de camion, sifflets de trains, vrombissements d’avions, tout s’était tu. Les petites villes aussi étaient muettes, sans sirènes, ni carillons de cloches, ni vociférations de postes de radio, ni voix humaines. Peut-être était-ce la paix de la mort, mais en tout cas c’était la paix.
— La Terre demeure de George R. Stewart (Page 95)