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Saul Pandelakis: La séquence Aardtman (Paperback, French language, 2021, Éditions Goater) 4 étoiles

Dans ce monde futuriste, les humains ne sont plus que quelques millions sur terre et …

Asha n’avait jamais eu envie d’en découdre avec l’idée du sommeil. Comme les autres modes de fonctionnement de ses process censés « accélérer » ou rationaliser la vie, la veille étendue ne faisait pas partie de ses objectifs. Les veilles de bots typiques, de soixante ou soixante-dix heures, lui avaient toujours semblé trop longues. Mais ce refus de suivre les comportements de ses congénères, ainsi que du temps passé auprès d’humains qui semblaient si souvent devoir s’assoupir, elle avait tiré une absence de rythme, de règles. Au fil du temps, elle avait découvert en elle un goût de la nuit blanche, même si, avec la météo caniculaire, la nuit était probablement moins calme qu’autrefois. Elle nourrissait aussi une passion pour l’obscurité. Quand elle se postait la nuit au balcon, ou à l’envers sur son échelle, elle arrivait parfois à toucher des morceaux d’existence qui semblaient n’appartenir qu’à elle. Et parfois, dans ces temps-là exactement, elle voyait la veille arriver sans la déclencher. Cela fait cinquante-deux heures qu’elle est debout. Pas si énorme ; c’est pourtant l’heure de déclarer la fatigue venue.

La séquence Aardtman de  (Page 130)