Poslovitch a cité Mémoires Vives par Edward Snowden
Nous vivions désormais dans un pays où il revient moins cher de remplacer une machine défectueuse que de la faire réparer, et moins cher de la faire réparer que de se procurer les pièces détachées et de se débrouiller pour les mettre en place soi-même. Voilà qui suffit à installer la tyrannie de la technologie, qui se perpétue à cause de l’ignorance de ceux qui s’en servent tous les jours sans rien y comprendre. Ne pas vouloir s’informer sur le fonctionnement et la maintenance de base d’un appareil indispensable revient à accepter passivement cette tyrannie et à se plier à ses conditions : quand votre appareil fonctionne, vous fonctionnez aussi, mais quand il tombe en panne, vous craquez. Ce que vous possédez finit par vous posséder.
— Mémoires Vives de Edward Snowden (Page 39)
Cette citation est longue, mais tout y est important. Son impact est encore plus grand que le nombre de technologies sur lesquelles nous nous appuyons au quotidien est considérable : réseaux mobiles, GPS, montres, systèmes d'exploitation, électronique, batteries, moteurs, électricité… Il est, je pense, impossible d'avoir une connaissance intime de toutes ces choses, mais il est dangereux de laisser cette connaissance sous la seule maîtrise d'une ou plusieurs organisations. C'est par ailleurs un thème récurrent dans le premier tome du Cycle de Fondation, par Isaac Asimov.
Cependant, le constat à ce jour reste alarmant : nous ne pouvons réparer par nous-mêmes que bien peu de choses que nous possédons. Le service client reste souvent un passage obligé, symptôme d'une double dépendance délétère : au produit et à son fabricant, au service et à son fournisseur.
La formation de tous et toutes, comme unique et seul remède à cet état de fait, est illusoire. Peu de personnes souhaitent savoir comment fonctionne un processeur. Mais elle reste un outil indispensable, si on l'accompagne du militantisme pour le droit à la réparation, pour la libération des connaissances.