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Jessamine Chan: L’École des bonnes mères (French language, 2023, Buchet Chastel) Aucune note

« Nous avons votre fille. » C’est le message qu’entend Frida alors qu’elle s’est absentée …

C’est une déception. Le livre est vendu comme étant dans la lignée de La Servante écarlate. Il m’a plutôt fait penser aux dystopies de Christina Dalcher (Vox, QI), mais en plus long et fade. Frida est une mère tout juste divorcée. Une après-midi, épuisée par la garde de sa fille de 18 mois, elle craque et sort deux heures, la laissant toute seule. Elle est dénoncée par des voisins et les services sociaux interviennent. Pour espérer conserver la garde de sa fille, elle doit passer un an dans un camp où elle apprendra à devenir une « bonne mère », s’effaçant totalement, entièrement consacrée à sa fille. Sur la forme, j’ai trouvé ça très long. L’année à l’école est décrite en détail sur des centaines de pages. Oui, le cadre est choquant, avec une surveillance de tous les instants et des séances d’autocritique. Oui, l’enseignement est une forme d’endoctrinement. L’autrice est d’origine chinoise et derrière l’école, on devine les camps de ré-éducation. Mais le récit décrit en détail chacun des cours, sans qu’il se passe grand chose. On tourne des pages et des pages.

Sur le fond, je n’ai pas trouvé ça très dystopique. C’est un camp d’endoctrinement, comme le monde en a déjà connu et continue à en connaître. Totalitaire mais pas vraiment nouveau. De même que la pression que la société met sur les mères bien plus que les pères. Réaliste, mais connu.

Quand à l’idée sous-jacente, des écoles pour apprendre à devenir parent, j’avoue que je la trouve plutôt bonne. Dénoncer les dérives possibles au nom d’une idée n’invalide pas forcément cette idée.

Bref, je suis passé à côté de ce livre.