Contrairement aux apparences, ce livre n’est pas un roman graphique. Les dessins ne servent pas vraiment à illustrer le propos, mais juste à mettre un peu d’air dans un résumé des thèses de James W. Loewen. Mais je ne regrette pas de m’être fait avoir, car je n’aurais probablement jamais ouvert le livre original, et ça aurait été dommage, car le propos est très intéressant. À travers une critique des principaux manuels d’histoire utilisés dans le secondaire, Loewen traite de plusieurs sujets : la place de l’enseignement de l’histoire dans l’éducation. La fabrication des manuels scolaires (j’ai découvert que les manuels étaient choisis par des collèges de parents élus. Pour les vendre, les éditeurs cherchent donc à être le plus consensuels possible). Enfin, ça éclaire une partie de l’idéologie trumpiste, la bataille autour du roman national des USA, autour notamment du génocide des premières nations et des siècles d’esclavage puis de ségrégation. Les suprémacistes blancs n’ont jamais digéré l’abolition de l’esclavage et essaient sans cesse de ré-écrire l’histoire, afin de l’utiliser comme justification aux discriminations d’aujourd’hui. C’est un livre dense, tout n’est pas forcément compréhensible vu d’ici, mais j’ai trouvé cette lecture passionnante, elle m’a permis de mieux comprendre ce qui se joue aux États-Unis.