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a terminé la lecture de Un été prodigue par Barbara Kingsolver

Barbara Kingsolver, Guillemette Belleteste (traduction): Un été prodigue (French language, 2002, Rivages) Aucune note

Dans le décor sauvage et grandiose des Appalaches, Un été prodigue tisse trois histoires de …

Au début, je me suis demandé ce que je faisais là, face à un pavé narrant quelques mois de la vie de deux femmes, une garde forestière et une fermière, dans un comté rural perdu au fond des Appalaches. Et comme toujours avec Barbara Kingsolver, j’ai fini en larmes de devoir me séparer de Lusa et Deanna. Deux histoires en parallèle, une femme vivant retirée dans les bois, se consacrant toute entière à la préservation de la faune et de la flore. Une autre, originaire de la ville, qui doit se faire une place dans la famille nombreuse de son mari. Le tout entrecoupé par les récriminations d’un vieux monsieur contre sa vieille voisine, qui se soucie trop peu des usages. On enchaîne la vie dans les bois et à la ferme. Comme toujours, l’autrice porte sur ses personnages un regard plein d’humanité, d’affection, qui les rend attachant·es malgré leurs travers. J’ai, encore une foi, beaucoup aimé !

Deux remarques : parlant de sa famille, Lusa se fait la réflexion que ses grands parents paternels, juifs polonais, ont perdu leurs terres parce qu’ils étaient juifs, et que ses grands parents maternels, musulmans palestiniens, ont perdu les leurs parce qu’ils ne l’étaient pas. Quel meilleur résumé de l’absurdité de notre époque.

Enfin, un des nombreux intérêts de ce roman est qu’il m’a fait prendre conscience de combien j’avais été manipulé pendant toute mon enfance. Un dessin animé matraqué faisait passer les coyotes pour des abrutis, quand ce sont des animaux fantastiques. Je rêve à présent de récits qui leur rendent leur dignité et ferment le bec à l’oiseau coureur !