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Chimamanda Ngozi Adichie, Blandine Longre (traduction): L'inventaire des rêves (French language, 2025, Éditions Gallimard) Aucune note

L'inventaire des rêves, c'est avant tout la naissance de quatre grandes héroïnes, quatre femmes puissantes …

Je sors de ce roman un peu déçu, au regard de mes précédentes lectures de Chimamanda Ngozi Adichie et des critiques enthousiastes que ce bouquin a reçues, je m’attendais à autre chose. Elle dresse ici successivement l’inventaire des rêves de quatre femmes, mais je n’ai pas réussi à m’intéresser aux deux premières. Chia est une riche héritière nigériane vivant aux États-Unis, passant sa vie à voyager en rêvant du grand amour et de devenir écrivaine. Le récit de ses amours m’a vite lassé et j’ai failli laisser tomber le livre. Son amie Zikora est une brillante avocate, en proie aux injonctions sociales à se marier et devenir mère, mais son histoire est balayée assez rapidement. Heureusement, les deux derniers portraits m’ont semblé beaucoup plus intéressants. Avec le personnage de Kadiatou, Adichie veut rendre justice à Nafissatou Diallo, en inventant sa vie avant et après son viol dans une chambre d’hôtel, en la sortant du fait divers et de l’image qu’on bâtit les défenseurs de son adversaire pour lui redonner sa part d’humanité. Ce récit est poignant. Enfin, Omelogor, cousine de Chia, est un personnage complexe et passionnante, à la fois brillante et qui s’encombre peu de scrupules. Dans la dernière partie, elle se livre à une charge virulente contre la gauche « woke ». Ça peut faire grincer des dents mais c’est une critique qu’il faut je crois écouter. Au final, j’ai eu l’impression de lire trois romans, l’un sentimentaliste dans la veine des parties de Americanah qui m’avaient le moins plu, et deux que j’ai beaucoup aimés. Et je sais bien qu’en disant ça, me j’inscris tout à fait dans les critiques d’Omelogor, un point de vue de gauchiste blanc qui ne veut lire sous la plume d’autrices Noires que ce qui va à peu près dans son sens. Merci Omelogor pour la claque, j’espère que je ne vais pas trop vite l’oublier.