Emil&un a publié une critique de Shangri-La par Mathieu Bablet
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5 étoiles
L'humanité, ayant rendu la vie sur terre impossible, se retrouve confinée dans une station spatiale orbitant autour de la planète bleue. Iels doivent cohabiter avec les animoïdes, espèces génétiquement modifiées et situées quelque part entre humain et chien ou chat. Ces derniers, bien que doués de parole et dotés d'intelligence égale aux humains, se retrouvent discriminés et stigmatisés au quotidien. La population voit sa vie régulée et orchestrée par l'entreprise qui possède tout, Thianzu. Seuls quelques personnes sont conscient·es de l'emprise de Tianzhu sur la société et remette son pouvoir en question, pendant que des scientifiques financés par Tianzhu s'occupent à recréer les conditions de la vie à partir de rien.
On pourrait voir dans ce synopsis un certain manque d'originalité tant les différents ressorts scénaristiques font écho à d'autres œuvres. Cependant, je pense qu'il y a aussi une bonne part d'hommage dans l'écriture de Mathieu Bablet et la réalisation vaut le coup d'être lue et admirée. Car Shangri-La, au-delà de la critique dystopique de notre société, c'est aussi un album magnifique qu'on ne peut que dévorer des yeux. L'auteur joue habilement avec les couleurs pour créer des ambiances cohérentes au fil des décors, et de nombreuses pages sont des œuvres auto-suffisantes qui mériteraient d'être imprimées en grand format. Les tableaux ainsi peints réussissent, il me semble, à faire apercevoir l'immensité du vide, et nous transportent à travers la galaxie. Par moment, on se croirait devant un film de Kubrick ou de Nolan, auquel l'auteur a certainement emprunté. Il parvient heureusement à s'en détacher et à créer son propre univers, scénaristiquement et visuellement.
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