Arsène a noté Sans collier : 5 étoiles

Sans collier de Michèle Pedinielli (Boccanera)
On les appelait cani sciolti, chiens sans collier, parce qu’ils ne voulaient appartenir à aucune organisation politique dans cette Italie …
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On les appelait cani sciolti, chiens sans collier, parce qu’ils ne voulaient appartenir à aucune organisation politique dans cette Italie …
Dans la lignée du texte de James Baldwin "La prochaine fois le feu", l'auteur nous fait part de la peur qui habite les noirs aux USA. La peur de perdre son corps, unique bien, soumis au bon vouloir des Blancs, des maîtres, des esclavagistes qui ont fondé la réussite de leur pays sur cette domination. Il y explique à son fils son parcours, ses expériences à lui personnelles mais aussi celles de tous ceux qui sont issus de ce passé esclavagiste qui a duré plus de 250 ans et qui s'est poursuivi sous d'autres formes ensuite, qui perdure, car le Blanc ne veut pas perdre ce qui fait de lui le maître d'un monde bâti sur l'exploitation du corps noir avec le sang, le viol, la torture et la mort. Ce livre ne s'adresse pas à nous, mais bien à tous ceux qui sont issus de ce passé d'esclaves pour …
Dans la lignée du texte de James Baldwin "La prochaine fois le feu", l'auteur nous fait part de la peur qui habite les noirs aux USA. La peur de perdre son corps, unique bien, soumis au bon vouloir des Blancs, des maîtres, des esclavagistes qui ont fondé la réussite de leur pays sur cette domination. Il y explique à son fils son parcours, ses expériences à lui personnelles mais aussi celles de tous ceux qui sont issus de ce passé esclavagiste qui a duré plus de 250 ans et qui s'est poursuivi sous d'autres formes ensuite, qui perdure, car le Blanc ne veut pas perdre ce qui fait de lui le maître d'un monde bâti sur l'exploitation du corps noir avec le sang, le viol, la torture et la mort. Ce livre ne s'adresse pas à nous, mais bien à tous ceux qui sont issus de ce passé d'esclaves pour qu'ils puissent marcher la tête haute et réclamer leur place. Le monde ne peut changer que si les Blancs prennent conscience de la domination qu'ils continuent malgré tout à exercer sur d'autres dominés, qu'ils soient noirs ou arabes, ou femmes par exemple.
Angela Davis a écrit cet ensemble de textes en 1981(date de publication aux USA)
Composé en 13 chapitres, elle decortique les liens entre Femmes, Race et Classe et met en évidence ce qu'on nommera plus tard comme intersectionnalité.
Elle part de l'esclavage massif qu'ont subi les noir-es aux USA dans la construction de ce pays, emblème du capitalisme et de l'exploitation des hommes pour le profit d'une minorité blanche, majoritairement composée d'hommes. Elle nous fait comprendre déjà ce qu'enduraient les femmes noires, esclaves comme les hommes, soumises aux mêmes tâches harassantes, mais en plus soumises aux désirs sexuels des blancs qui les possédaient. A. Davis contextualise aussi la lutte pour le droit de vote des femmes qui s'est développée en parallèle avec la lutte pour sortir de l'esclavage, malgré l'arrêt de l'esclavage suite à la guerre de Sécession. Elle met aussi en évidence l'aspect essentiel que les populations issues de …
Angela Davis a écrit cet ensemble de textes en 1981(date de publication aux USA)
Composé en 13 chapitres, elle decortique les liens entre Femmes, Race et Classe et met en évidence ce qu'on nommera plus tard comme intersectionnalité.
Elle part de l'esclavage massif qu'ont subi les noir-es aux USA dans la construction de ce pays, emblème du capitalisme et de l'exploitation des hommes pour le profit d'une minorité blanche, majoritairement composée d'hommes. Elle nous fait comprendre déjà ce qu'enduraient les femmes noires, esclaves comme les hommes, soumises aux mêmes tâches harassantes, mais en plus soumises aux désirs sexuels des blancs qui les possédaient. A. Davis contextualise aussi la lutte pour le droit de vote des femmes qui s'est développée en parallèle avec la lutte pour sortir de l'esclavage, malgré l'arrêt de l'esclavage suite à la guerre de Sécession. Elle met aussi en évidence l'aspect essentiel que les populations issues de l'esclavage portaient à l'éducation. Malgré des rencontres entre ces luttes pour le droit de vote et celles pour la fin de l'esclavage, il s'avère que le racisme qui imprégnait les populations blanches, notamment les femmes des classes moyennes a empêché toute convergence. Puis elle traite du rapport avec l'exploitation mise en lace par le capitalisme, les luttes des ouvrières et la place des femmes communistes. Elle traite également les mythes autour du viol, du racisme et violeur noir, de l'avortement et du contrôle des naissances. Elle termine par le déclin du travail domestique et des luttes autour d'un salaire pour payer le travail domestique des femmes.
A. Davis, en partant de cette place singulière des femmes noires, esclaves puis "libres" mais asservies par le système capitaliste, rappelle d'une part qu'au départ, elle était bien l'égale de l'homme, contribuait au même titre qu'eux au travail et que, homme comme femme, tout un chacun devait contribuer à l'apport de biens et l'entretien au sein du foyer. Elle rappelle aussi que c'est le système capitaliste qui a contribué à la séparation du travail domestique considéré comme une tâche dévalorisée et à laquelle les femmes, notamment noires, étaient assignées. Si au départ, faire du savon, créer et laver les vêtements et le linge,... était de la même importance, le fait de déporter certaines tâches à l'extérieur du ménage avait contribuer à dévaloriser le travail de tenue du foyer en le limitant aux femmes pour ce qu'on appelle les tâches ménagères au détriment d'une activité valorisée. Ainsi lorsqu'on parle de donner un chèque pour payer ce travail, cela ne change rien au côté harassant et sans attrait de ce travail. Elle parle même de l'apartheid en Afrique du Sud où le système capitaliste amenait même une séparation des hommes noirs et des femmes noires, sans souci aucun de la bonne maintenance du foyer. Ce n'était pas leur souci car pas rentable !
Angela Davis a écrit cet ensemble de textes en 1981(date de publication aux USA)
Composé en 13 chapitres, elle decortique les liens entre Femmes, Race et Classe et met en évidence ce qu'on nommera plus tard comme intersectionnalité.
Elle part de l'esclavage massif qu'ont subi les noir-es aux USA dans la construction de ce pays, emblème du capitalisme et de l'exploitation des hommes pour le profit d'une minorité blanche, majoritairement composée d'hommes. Elle nous fait comprendre déjà ce qu'enduraient les femmes noires, esclaves comme les hommes, soumises aux mêmes tâches harassantes, mais en plus soumises aux désirs sexuels des blancs qui les possédaient. A. Davis contextualise aussi la lutte pour le droit de vote des femmes qui s'est développée en parallèle avec la lutte pour sortir de l'esclavage, malgré l'arrêt de l'esclavage suite à la guerre de Sécession. Elle met aussi en évidence l'aspect essentiel que les populations issues de …
Angela Davis a écrit cet ensemble de textes en 1981(date de publication aux USA)
Composé en 13 chapitres, elle decortique les liens entre Femmes, Race et Classe et met en évidence ce qu'on nommera plus tard comme intersectionnalité.
Elle part de l'esclavage massif qu'ont subi les noir-es aux USA dans la construction de ce pays, emblème du capitalisme et de l'exploitation des hommes pour le profit d'une minorité blanche, majoritairement composée d'hommes. Elle nous fait comprendre déjà ce qu'enduraient les femmes noires, esclaves comme les hommes, soumises aux mêmes tâches harassantes, mais en plus soumises aux désirs sexuels des blancs qui les possédaient. A. Davis contextualise aussi la lutte pour le droit de vote des femmes qui s'est développée en parallèle avec la lutte pour sortir de l'esclavage, malgré l'arrêt de l'esclavage suite à la guerre de Sécession. Elle met aussi en évidence l'aspect essentiel que les populations issues de l'esclavage portaient à l'éducation. Malgré des rencontres entre ces luttes pour le droit de vote et celles pour la fin de l'esclavage, il s'avère que le racisme qui imprégnait les populations blanches, notamment les femmes des classes moyennes a empêché toute convergence. Puis elle traite du rapport avec l'exploitation mise en lace par le capitalisme, les luttes des ouvrières et la place des femmes communistes. Elle traite également les mythes autour du viol, du racisme et violeur noir, de l'avortement et du contrôle des naissances. Elle termine par le déclin du travail domestique et des luttes autour d'un salaire pour payer le travail domestique des femmes.
A. Davis, en partant de cette place singulière des femmes noires, esclaves puis "libres" mais asservies par le système capitaliste, rappelle d'une part qu'au départ, elle était bien l'égale de l'homme, contribuait au même titre qu'eux au travail et que, homme comme femme, tout un chacun devait contribuer à l'apport de biens et l'entretien au sein du foyer. Elle rappelle aussi que c'est le système capitaliste qui a contribué à la séparation du travail domestique considéré comme une tâche dévalorisée et à laquelle les femmes, notamment noires, étaient assignées. Si au départ, faire du savon, créer et laver les vêtements et le linge,... était de la même importance, le fait de déporter certaines tâches à l'extérieur du ménage avait contribuer à dévaloriser le travail de tenue du foyer en le limitant aux femmes pour ce qu'on appelle les tâches ménagères au détriment d'une activité valorisée. Ainsi lorsqu'on parle de donner un chèque pour payer ce travail, cela ne change rien au côté harassant et sans attrait de ce travail. Elle parle même de l'apartheid en Afrique du Sud où le système capitaliste amenait même une séparation des hommes noirs et des femmes noires, sans souci aucun de la bonne maintenance du foyer. Ce n'était pas leur souci car pas rentable !
J'ignore pourquoi je me suis mis à lire ce roman (est-ce d'ailleurs un roman ?). Adèle Yon nous raconte une jeune femme, mal dans sa peau, étudiante en cours de travail sur sa thèse, mais qui fait de la boucherie industrielle ou de la cuisine... Elle a peur de devenir folle, d'autant qu'il y a des antécédents familiaux d'internement ou de suicide, de quoi s'inquiéter de ses sautes d'humeur, de sa colère que rien ne semble calmer. Du coup, après le suicide d'un membre de sa famille, elle entame une recherche sur cette arrière arrière Grand-mère qui a été internée. Et là elle commence à découvrir à travers les silences, les dires des uns et des autres, les pièces administratives ou les lettres et photos qu'il y a beaucoup de colère, de violences exercées à l'encontre de celles qui ne rentrent pas dans les cases, que la médecine psychiatrique n'a …
J'ignore pourquoi je me suis mis à lire ce roman (est-ce d'ailleurs un roman ?). Adèle Yon nous raconte une jeune femme, mal dans sa peau, étudiante en cours de travail sur sa thèse, mais qui fait de la boucherie industrielle ou de la cuisine... Elle a peur de devenir folle, d'autant qu'il y a des antécédents familiaux d'internement ou de suicide, de quoi s'inquiéter de ses sautes d'humeur, de sa colère que rien ne semble calmer. Du coup, après le suicide d'un membre de sa famille, elle entame une recherche sur cette arrière arrière Grand-mère qui a été internée. Et là elle commence à découvrir à travers les silences, les dires des uns et des autres, les pièces administratives ou les lettres et photos qu'il y a beaucoup de colère, de violences exercées à l'encontre de celles qui ne rentrent pas dans les cases, que la médecine psychiatrique n'a pas eu les mêmes objectifs ni les mêmes méthodes de traitement. Adèle Yon alterne des éléments plutôt personnels avec des courriers entre des membres de la famille qu'elle exhume, des notes administratives , des extraits d'ouvrages de médecine psychiatrique et de verbatim d'interview pour arriver à cerner cette aïeule inconnue qui a subi une lobotomie dans les années cinquante et qui a été internée par durant 17 ans. Que dire de la responsabilité de son père ou de son mari dans ce qu'elle a subi, mais que dire aussi de la complicité que ses proches ont mis en place, de l'ignorance dans laquelle tout le monde baigne. Un très beau texte.

Une chercheuse craignant de devenir folle mène une enquête pour tenter de rompre le silence qui entoure la maladie de …
Il s'agit bien d'une enquête économique qui, d'ailleurs, ne se contente pas de commencer avec Pompidou mais bien avant. De nombreuses notions économiques sont traitées et présentées de manière simple pour que le lecteur ne se sente pas noyé. De nombreuses interviews des témoins directs des situations traitées mais également d'autres analystes de la situation pour contextualiser les échanges, les concepts abordés abordés ou apporter un regard critique sur les choix opérés, c'est ce qui permet de rendre le livre plus vivant et riche.
Il s'agit bien d'une enquête économique qui, d'ailleurs, ne se contente pas de commencer avec Pompidou mais bien avant. De nombreuses notions économiques sont traitées et présentées de manière simple pour que le lecteur ne se sente pas noyé. De nombreuses interviews des témoins directs des situations traitées mais également d'autres analystes de la situation pour contextualiser les échanges, les concepts abordés abordés ou apporter un regard critique sur les choix opérés, c'est ce qui permet de rendre le livre plus vivant et riche.

Un livre d’une brûlante actualité sur le choix des dirigeants européens, depuis le début des années 1980 jusqu’à aujourd’hui, de …
Avertissement sur le contenu A la moitié de ma critique, j'annonce la fin
Comme très souvent, le dessin est en noir et blanc, ce qui sied bien à cette histoire. Chabouté propose une autre version de l'histoire de Landru. Tout commence dans les tranchées d'où un poilu, Paul, s'extrait blessé, notamment au visage comme tant d'autres gueules cassées. Il rejoint à l'arrière, un certain Charles, médecin semble-t-il. Avec l'aide de sa compagne qu'il avait prévenu auparavant, ils mettent la main sur Landru, escroc recherché par la police. Ils se servent de lui pour qu'il ramène des femmes argentées pour les dépouiller de leurs biens. Dans un premier temps, ils montent un scénario où la femme croit avoir tué Landru (qui se présente chaque fois sous une nouvelle identité) dans sa maison de campagne. Elle signe une procuration, donne ses clés et on laisse entendre qu'elle partira en Argentine. Et le jeu continue, Landru ramène de nouvelles femmes et note conscieusement ses dépenses dans un carnet. Spoil A chaque fois, après le départ de Landru, Charles vient dans la maison. Enfin, Landru arrive à comprendre la machination et Paul explique les greffes de peau, prises sur les femmes, pour son visage qui ne guérit pas. Landru envoie un courrier de dénonciation mais il est arrêté car la sœur d'une de ses victimes l'a reconnu et a averti la police. On comprend en cette période de signature des traités de Versailles que le gouvernement préfère mettre en avant le criminel Landru qui détrousse des femmes après les avoir séduites, puis les tue et les fait disparaitre en les découpant pour les brûler dans sa cuisinière. Dans les dernières pages, on comprend qu'il a échappé à la guillotine, mais on fait disparaitre chaque protagoniste pour étouffer l'affaire et garder l'aspect connu. Belle histoire!
Avertissement sur le contenu Attention à la moitié de mon texte, je donne la fin du livre
Comme très souvent, le dessin est en noir et blanc, ce qui sied bien à cette histoire. Chabouté propose une autre version de l'histoire de Landru. Tout commence dans les tranchées d'où un poilu, Paul, s'extrait blessé, notamment au visage comme tant d'autres gueules cassées. Il rejoint à l'arrière, un certain Charles, médecin semble-t-il. Avec l'aide de sa compagne qu'il avait prévenu auparavant, ils mettent la main sur Landru, escroc recherché par la police. Ils se servent de lui pour qu'il ramène des femmes argentées pour les dépouiller de leurs biens. Dans un premier temps, ils montent un scénario où la femme croit avoir tué Landru (qui se présente chaque fois sous une nouvelle identité) dans sa maison de campagne. Elle signe une procuration, donne ses clés et on laisse entendre qu'elle partira en Argentine. Et le jeu continue, Landru ramène de nouvelles femmes et note conscieusement ses dépenses dans un carnet. Spoil A chaque fois, après le départ de Landru, Charles vient dans la maison. Enfin, Landru arrive à comprendre la machination et Paul explique les greffes de peau, prises sur les femmes, pour son visage qui ne guérit pas. Landru envoie un courrier de dénonciation mais il est arrêté car la sœur d'une de ses victimes l'a reconnu et a averti la police. On comprend en cette période de signature des traités de Versailles que le gouvernement préfère mettre en avant le criminel Landru qui détrousse des femmes après les avoir séduites, puis les tue et les fait disparaitre en les découpant pour les brûler dans sa cuisinière. Dans les dernières pages, on comprend qu'il a échappé à la guillotine, mais on fait disparaitre chaque protagoniste pour étouffer l'affaire et garder l'aspect connu. Belle histoire!

En juin 2005, l'histoire d'un paisible nonagénaire barcelonais fait le tour du monde : Enric Marco, le charismatique président de …
Javier Cercas se confronte dans ce livre à la mise à jour de Enric Marco. Cet homme né en 1921, a vécu comme tant d'autres, une époustouflante aventure avec une révolution anarchiste à Barcelone, une guerre civile qui s'est soldée par un exil pour certains, une vie soumise à une répression et une dictature franquiste terrible durant des années. Mais c'est après cette période, qu'il a commencé à être connu. Durant quelques années, il a été à la tête de la CNT, syndicat dont il a été expulsé avec d'autres (lesquels ont créé un nouveau syndicat la CGT), puis à la direction d'une association de Parents d'Eleves. Au début des années 2000, il intègre une association d'anciens déportés qu'il finit par diriger. Or il s'avère qu'il a fait croire à une déportation et cette fiction lui a permis d'acquérir une formidable notoriété. Lorsqu'un historien met en évidence le fait qu'il …
Javier Cercas se confronte dans ce livre à la mise à jour de Enric Marco. Cet homme né en 1921, a vécu comme tant d'autres, une époustouflante aventure avec une révolution anarchiste à Barcelone, une guerre civile qui s'est soldée par un exil pour certains, une vie soumise à une répression et une dictature franquiste terrible durant des années. Mais c'est après cette période, qu'il a commencé à être connu. Durant quelques années, il a été à la tête de la CNT, syndicat dont il a été expulsé avec d'autres (lesquels ont créé un nouveau syndicat la CGT), puis à la direction d'une association de Parents d'Eleves. Au début des années 2000, il intègre une association d'anciens déportés qu'il finit par diriger. Or il s'avère qu'il a fait croire à une déportation et cette fiction lui a permis d'acquérir une formidable notoriété. Lorsqu'un historien met en évidence le fait qu'il est parti travailler en Allemagne dans le cadre d'accord entre l'Espagne franquiste et le régime nazi, cela provoque un véritable séisme. Cercas s'efforce de revenir à la vérité, de dépouiller Enric Marco de tous ses mensonges, ses maquillages de la réalité, en collaboration avec lui. Tout son livre est traversé de réflexions sur la littérature, l'usage de fictions en son sein, le rapport entre la littérature et la réalité, le sens qu'elle prend en usant de mensonges pour décrire quelque chose, ses codes et le rapport avec les lecteurs. Il recourt à Truman Capote et les miens qu'il a avec 2 assassins pour son ouvrage majeur, à Cervantès et son Don Quichotte, personnage fictif derrière lequel s'invente une vie rêvée d'un homme simple. Il fait état de ses doutes, de ses aller et retour entre ses discussions avec Merci et ses autres interlocuteurs (des témoins mais aussi des écrivains, des historiens), de la compréhension de la nécessité de s'inventer une autre vie, mais aussi des dommages que cela peut produire. Il s'interroge aussi sur les raisons pour lesquelles l'Espagne s'est engouffrée dans une forme de Mémoire Historique qui lui a permis de mettre de côté la réalité de la dictature et ses conséquences en versant dans le kitch et le consumérisme.
Au détour d'un rayon dans une librairie de gare, j'avais vu ce petit bouquin et d'autres avec lui du même genre. La 4ème de couverture m'avait intrigué : pendant le temps d'un café on pouvait retourner dans le temps. Or quelqu'un me l'a offert avec le suivant "Le café du temps retrouvé", alors j'ai satisfait ma curiosité. La 1ère nouvelle ne m'a pas convaincu, j'avais l'impression de lire un texte produit lors d'un atelier d'écriture : vous décrivez un cadre, puis vous introduisez une consigne, puis une autre et ainsi de suite. Pourtant dès la 2nde nouvelle, j'ai eu l'agréable sensation de retrouver un monde japonais tel que d'autres auteurs le décrivaient. Les rapports entre les gens sont soumis à des codes de politesse, et on découvre peu à peu les motivations des uns et des autres. Les nouvelles s'enchaînent, certes elles semblent indépendantes néanmoins il y a des indices, …
Au détour d'un rayon dans une librairie de gare, j'avais vu ce petit bouquin et d'autres avec lui du même genre. La 4ème de couverture m'avait intrigué : pendant le temps d'un café on pouvait retourner dans le temps. Or quelqu'un me l'a offert avec le suivant "Le café du temps retrouvé", alors j'ai satisfait ma curiosité. La 1ère nouvelle ne m'a pas convaincu, j'avais l'impression de lire un texte produit lors d'un atelier d'écriture : vous décrivez un cadre, puis vous introduisez une consigne, puis une autre et ainsi de suite. Pourtant dès la 2nde nouvelle, j'ai eu l'agréable sensation de retrouver un monde japonais tel que d'autres auteurs le décrivaient. Les rapports entre les gens sont soumis à des codes de politesse, et on découvre peu à peu les motivations des uns et des autres. Les nouvelles s'enchaînent, certes elles semblent indépendantes néanmoins il y a des indices, des clés qui les relient, et cela permet au lecteur de sentir une certaine connivence avec les personnages. Cela semble intemporel, le théme du voyage dans le passé est approprié...
La préface de Vuillard fait écho à son propre texte "La guerre des pauvres" mais il met en avant la richesse du texte d'Engels. C'est le premier texte d'Engels que j'ai lu entièrement. Il s'agit ici d'une tentative de mise en pratique du matérialisme historique pour décrypter une période particulière autour de l'année 1525. Luther prône une réforme du culte en revenant au texte de la bible. Thomas Müntzer, disciple de Luther, va plus loin et prend parti pour les paysans, alors que Luther propose plutôt de les exterminer. Engels part des documents accessibles en son temps et avec les idées de son temps quant aux raisons du développement particulier de la nation en Allemagne. Toutefois il cherche à identifier les mouvements des couches sociales, leurs intérêts économiques, l'idéologie qui les animent mais aussi leurs divergences voire leurs oppositions. Il tente aussi de mettre à jour les contradictions au sein …
La préface de Vuillard fait écho à son propre texte "La guerre des pauvres" mais il met en avant la richesse du texte d'Engels. C'est le premier texte d'Engels que j'ai lu entièrement. Il s'agit ici d'une tentative de mise en pratique du matérialisme historique pour décrypter une période particulière autour de l'année 1525. Luther prône une réforme du culte en revenant au texte de la bible. Thomas Müntzer, disciple de Luther, va plus loin et prend parti pour les paysans, alors que Luther propose plutôt de les exterminer. Engels part des documents accessibles en son temps et avec les idées de son temps quant aux raisons du développement particulier de la nation en Allemagne. Toutefois il cherche à identifier les mouvements des couches sociales, leurs intérêts économiques, l'idéologie qui les animent mais aussi leurs divergences voire leurs oppositions. Il tente aussi de mettre à jour les contradictions au sein de cette société allemande où le système féodal perdure mais semble bouleversé par de nouveaux modes d'échange sans pour autant que les modes de production se transforment. Ce travail est daté et Rachel Renault propose beaucoup d'annotations qui permettent de voir les remises en question des éléments choisis par Engels, le questionnement à leur apporter. Il faut relire son introduction après la lecture du texte lui-même car il l'éclaire vraiment. De même que les trois textes en annexe (principalement des notes à lui-même) apportent beaucoup dans la compréhension de l'étude historique à laquelle Engels s'est attelé.
4ème de couverture Joseph est un doux, Josèphe n'est pas triste, du tout, Josèphe existe par son corps, par ses gestes, son regard; il est témoin, il est un regardeur, et peut-être un voyeur de la vie des autres, surtout après la boisson, après les cures. Il reste au bord, il s'abstient, il pense les choses à l'abri de sa peau, tranquille, on ne le debusquera pas. Joseph est ouvrier agricole, dans une ferme du Cantal. C'est aussi le nouveau roman de Marie-Hélène Lafon, après L'Annonce (2009) et Les Pays (2012)
4ème de couverture Joseph est un doux, Josèphe n'est pas triste, du tout, Josèphe existe par son corps, par ses gestes, son regard; il est témoin, il est un regardeur, et peut-être un voyeur de la vie des autres, surtout après la boisson, après les cures. Il reste au bord, il s'abstient, il pense les choses à l'abri de sa peau, tranquille, on ne le debusquera pas. Joseph est ouvrier agricole, dans une ferme du Cantal. C'est aussi le nouveau roman de Marie-Hélène Lafon, après L'Annonce (2009) et Les Pays (2012)