Un classique du transféminisme US qui a bien infusé
4 étoiles
Le bouquin est très intéressant, développant des notions pertinentes dont certaines sont désormais populaires grâce à ce bouquin, et ce malgré un léger essentialisme sur certains aspects.
Le privilège cissexuel (infokiosques.net/spip.php?article884) est d’une des premières brochures que j’ai lu sur la transitude et qui m’a pas mal influencée; quel plaisir d’enfin lire plus de réflexions de la même autrice! (le livre est une traduction sélectives de certains chapitres, avec une contextualisation en préface)
Pas grand chose à dire de plus: ça se lit bien, c’est accessible (notamment pour les personnes cis), c’est toujours pertinent, ça couvre très bien beaucoup de bases (et de choses moins basiques), ça apporte des critiques intéressantes.
Une critique du sexe/genre à travers les compétitions sportives… et une critique du sport?
5 étoiles
Mettre fin au système de genre d’accord, mais quoi faire de la bicatégorisation genrée dans le sport? Une question qui peut sembler difficile au premier abord, tant ce sujet est souvent un angle mort du féminisme et même du transféminisme.
Dès l’introduction, l’évidente naturalité de la différence des sexes est remise en question avec efficacité. Le livre explique comment le sport est vu comme une chose qui masculinise, comment les JO sont un terrain d’affrontement est-ouest (avec les tests de féminité qui ont visé les femmes «masculines» du bloc de l’est) puis nord-sud (avec les tests de féminités qui visent les femmes «masculines» notamment noires), et ultimement l’échec du CIO à définir ce qu’est la féminité, avec les différents critères arbitraires (dépendant de la perception et de la science autour de la notion de sexe de chaque époque) et «tests» extrêmement intrusifs qui ont été pratiqués (et qui ont brisé …
Mettre fin au système de genre d’accord, mais quoi faire de la bicatégorisation genrée dans le sport? Une question qui peut sembler difficile au premier abord, tant ce sujet est souvent un angle mort du féminisme et même du transféminisme.
Dès l’introduction, l’évidente naturalité de la différence des sexes est remise en question avec efficacité. Le livre explique comment le sport est vu comme une chose qui masculinise, comment les JO sont un terrain d’affrontement est-ouest (avec les tests de féminité qui ont visé les femmes «masculines» du bloc de l’est) puis nord-sud (avec les tests de féminités qui visent les femmes «masculines» notamment noires), et ultimement l’échec du CIO à définir ce qu’est la féminité, avec les différents critères arbitraires (dépendant de la perception et de la science autour de la notion de sexe de chaque époque) et «tests» extrêmement intrusifs qui ont été pratiqués (et qui ont brisé des carrières par traumatisme ou élimination). En résumé, le genre est en terrain d’affrontement impérialiste, via le racisme, quitte à écraser les réalités trans et intersexes.
Comment répondre à la question de départ? Pour certains sports, la séparation selon le genre ne fait pas de sens et ont été faites pour protéger le mythe de la masculinité toujours supérieure. Dans certains sports, des distinctions se font déjà par catégorie de poids. Il y a plein de façons de rendre le sport plus équitable sans se baser sur le genre réel ou supposé.
Mais pour moi, s’arrêter à critiquer le genre serait une grave erreur. Il s’agit de remettre en question le modèle des JO et de la compétition sportive. De se poser la question du monde qu’on promeut avec les JO, quand on voit que ça a été un peu outil de propagande de l’Allemagne nazie en 1936. De se demander si ce qu’on veut mettre en avant et célébrer, c’est la performance sportive individuelle (et, il faut le dire, de la chance au niveau de la génétique) et la compétition entre États-Nation réifiés comme seul modalité de réunion des peuples.
livre court mais essentiel sur la langue française
5 étoiles
Un livre d’une centaine de pages qui montre comment la norme ortografique du français, relative au genre ici, a été en grande partie fabriquée par la domination masculine noble notamment à travers l’Académie Française, les résistances des autrices, et les aléas des usages.
Sont expliqués le cas de certains mots tels que autrice qui étaient courants et qui ont été quasiment éliminé de la langue par l’élite masculine, l’élimination de la règle de proximité ou les changements arbitraires du genre de certains mots, ou les pronoms masculins neutres (on a pas toujours dit lui dans «je lui fais confiance» pour désigner une femme!). Ça remet vraiment en perspective la prétendue neutralité et les possibilités d’évolution de la langue.
Une 20aine de pages, les chapitres «Les origines de la querelle des femmes» et «La langue, nouveau terrain de la querelle des femmes» qui rappellent le contexte d’une historique d’une façon assez …
Un livre d’une centaine de pages qui montre comment la norme ortografique du français, relative au genre ici, a été en grande partie fabriquée par la domination masculine noble notamment à travers l’Académie Française, les résistances des autrices, et les aléas des usages.
Sont expliqués le cas de certains mots tels que autrice qui étaient courants et qui ont été quasiment éliminé de la langue par l’élite masculine, l’élimination de la règle de proximité ou les changements arbitraires du genre de certains mots, ou les pronoms masculins neutres (on a pas toujours dit lui dans «je lui fais confiance» pour désigner une femme!). Ça remet vraiment en perspective la prétendue neutralité et les possibilités d’évolution de la langue.
Une 20aine de pages, les chapitres «Les origines de la querelle des femmes» et «La langue, nouveau terrain de la querelle des femmes» qui rappellent le contexte d’une historique d’une façon assez dense et peu abordable, peuvent être sautées.