C'est le 2ème volume de la seconde trilogie de Pierre Lemaitre où l'on suit la famille Pelletier dans les années cinquante. Louis et sa femme Angèle habitent toujours Beyrouth et gèrent l'entreprise familiale de savons. Louis a le projet d'aider Lulu, un employé, de devenir champion de boxe. François, amant de Nine, est en proie aux doutes sur cet amour, que lui cache-t-elle ? Pourtant il réussit pleinement dans son travail au Journal et relance l'enquête du meurtre de Mary Simpson. Sa sœur, Hélène, fait son trou aussi dans le même journal et après une série d'articles retantissante va s'occuper d'un barrage qui s'achève et dont la conséquence est la mort d'un village. Plusieurs péripéties forment l'essentiel de son travail: elle est enceinte, comment avorter, qui est cet improbable ingénieur Destouches chargé de la mise en eau et l'évacuation du village et enfin que veut ce correspondant local qui l'accompagne... …
Critiques et Commentaires
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Arsène a publié une critique de Le Silence et la Colère par Pierre Lemaitre
Les années cinquante, le décor d'une vie de famille surprenante
4 étoiles
C'est le 2ème volume de la seconde trilogie de Pierre Lemaitre où l'on suit la famille Pelletier dans les années cinquante. Louis et sa femme Angèle habitent toujours Beyrouth et gèrent l'entreprise familiale de savons. Louis a le projet d'aider Lulu, un employé, de devenir champion de boxe. François, amant de Nine, est en proie aux doutes sur cet amour, que lui cache-t-elle ? Pourtant il réussit pleinement dans son travail au Journal et relance l'enquête du meurtre de Mary Simpson. Sa sœur, Hélène, fait son trou aussi dans le même journal et après une série d'articles retantissante va s'occuper d'un barrage qui s'achève et dont la conséquence est la mort d'un village. Plusieurs péripéties forment l'essentiel de son travail: elle est enceinte, comment avorter, qui est cet improbable ingénieur Destouches chargé de la mise en eau et l'évacuation du village et enfin que veut ce correspondant local qui l'accompagne... En fin il y a Jean, Bouboule, qui est en proie à ses envies de meurtres de femmes, soumis à sa femme Geneviève, odieuse, qui ne supporte pas leur petite fille Colette, et dont le magasin, place de la République lui procure tant d'angoisse et dont le gérant est de la même engeance que sa femme. Pierre Lemaitre fait de ce livre un bon témoignage de ces années cinquante qui sont traversées par une modernisation avec la construction de barrages dont on oublie les conséquences humaines, tandis que les problèmes de pouvoir d'achat se posent avec une illusion autour d'une consommation possible qui satisfasse tout le monde, tandis que l'avortement reste un tabou toujours dans les suites de Vichy!
Arsène a noté Le Silence et la Colère : 4 étoiles
Arsène a publié une critique de Un Etat commun : Entre le Jourdain et la mer (1DVD) par Eric Hazan
Repenser une solution pour arrêter ce conflit
5 étoiles
Ce petit essai qui date de 2012 m'a fait regarder les choses d'une toute autre manière. Comme beaucoup, j'étais resté sur cet objectif d'obtenir la paix par la création d'un Etat Palestinien au côté d'un État d'Israël. D'autant qu'avec le massacre des Palestiniens dans la bande de Gaza, tandis que les destructions et occupations illégales des colons en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est deviennent permanentes, depuis l'incursion criminelle de groupes armés du Hamas qui a servi de prétexte au génocide en cours, je ne voyais pas d'issue. En effet, pour qu'il y ait un État il faut plusieurs conditions : une autorité reconnue (on peut toujours penser que l'Autorité Palestinienne en est la figure), un peuple (les Palestiniens en font la dure expérience depuis des dizaines d'années), et un territoire. Or de ce point de vue, le morcellement et la réduction comme peau de chagrin du territoire identifié comme Palestinien, avec …
Ce petit essai qui date de 2012 m'a fait regarder les choses d'une toute autre manière. Comme beaucoup, j'étais resté sur cet objectif d'obtenir la paix par la création d'un Etat Palestinien au côté d'un État d'Israël. D'autant qu'avec le massacre des Palestiniens dans la bande de Gaza, tandis que les destructions et occupations illégales des colons en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est deviennent permanentes, depuis l'incursion criminelle de groupes armés du Hamas qui a servi de prétexte au génocide en cours, je ne voyais pas d'issue. En effet, pour qu'il y ait un État il faut plusieurs conditions : une autorité reconnue (on peut toujours penser que l'Autorité Palestinienne en est la figure), un peuple (les Palestiniens en font la dure expérience depuis des dizaines d'années), et un territoire. Or de ce point de vue, le morcellement et la réduction comme peau de chagrin du territoire identifié comme Palestinien, avec la création de dizaines de routes qui relient des colonies disséminées quand elles ne sont pas créées pour couper intentionnellement la bande Gaza par exemple, tout ceci m'amène à douter d'une possible unité d'un territoire soumis à l'Autorité Palestinienne. Et ce livre m'a fait prendre conscience d'une part, que cette utopie de la création d'un État Palestinien n'a jamais véritablement avancé même après les accords d'Oslo. D'autre part, que l'ensemble du territoire est déjà sous la domination de l'état d'Israël lequel régente l'ensemble des ressources en eau, en électricité, établit un système d'apartheid avec des autorisations de travailler pour les Palestiniens et les lieux où ils le peuvent, contrôle toutes les frontières (cf. les conflits avec la Syrie et l'annexion du Golan, les incursions militaires au Liban, les attaques en Iran, au Qatar... et l'arraisonnement des bateaux de la flotille qui cherche à briser le blocus de Gaza). Du coup, ce mythe de création d'un État Palestinien sert d'autres intérêts que ceux des Palestiniens et des Israéliens, et permet aux gouvernements, notamment occidentaux mais aussi Arabes de continuer leur commerce avec Israël lequel ne peut exister que par le financement d'une armée par les USA entre autres, tout en refusant d'appliquer TOUTES les résolutions de l'ONU et de contourner le Droit International (Cours Internationale de Justice, Tribunal Pénal International,...). Donc ce texte explore d'abord ce soi-disant partage de territoire, puis à qui sert l'usage de ce mythe, envisage le seul État d'Israël comme État uniquement juif, fait le point sur les arguments contre l'État Commun, et rappelle l'ancienneté de cet objectif politique.
Arsène a noté Un Etat commun : Entre le Jourdain et la mer (1DVD) : 5 étoiles
Arsène a publié une critique de Discours Sur Le Colonialisme par Aimé Césaire
Une sacrée remise en question
5 étoiles
L'édition en ma possession ne comportait que le discours sur le colonialisme ! Ce court texte de Césaire que Danièle Obono suggérait de relire date du début des années cinquante. Je crois qu'il a dû être complété par la suite au vu de certaines références qui sont du milieu des années cinquante. Je dois dire que je ne le connaissais pas, et pourtant il est du même ordre que d'autres textes comme ceux de James Baldwin. Il est cinglant dans sa description du colonialisme français principalement et surtout de ce rapport qui est fait avec le nazisme, dont on s'offusque parce qu'il s'en est pris aux "Blancs"! Il cite de nombreux hommes politiques contemporains, des journalistes ou des auteurs littéraires qui colportent ce colonialisme et ce racisme, cette violence vis-à-vis d'autres populations, d'autres cultures considérées comme inférieures ou bonnes seulement à servir l'Occident, l'Europe... En passant il fustige le texte …
L'édition en ma possession ne comportait que le discours sur le colonialisme ! Ce court texte de Césaire que Danièle Obono suggérait de relire date du début des années cinquante. Je crois qu'il a dû être complété par la suite au vu de certaines références qui sont du milieu des années cinquante. Je dois dire que je ne le connaissais pas, et pourtant il est du même ordre que d'autres textes comme ceux de James Baldwin. Il est cinglant dans sa description du colonialisme français principalement et surtout de ce rapport qui est fait avec le nazisme, dont on s'offusque parce qu'il s'en est pris aux "Blancs"! Il cite de nombreux hommes politiques contemporains, des journalistes ou des auteurs littéraires qui colportent ce colonialisme et ce racisme, cette violence vis-à-vis d'autres populations, d'autres cultures considérées comme inférieures ou bonnes seulement à servir l'Occident, l'Europe... En passant il fustige le texte de Mannoni "Le racisme revisité - Madagascar 1947" et met en avant "Maldoror" de Lautréamont. Il avance tellement d'idées que l'on pourrait reprendre tant elles semblent d'actualité, notamment sur cette notion de civilisation occidentale...
Découvrez l'article: « Ça se relit », épisode 6 : Danièle Obono et Aimé Césaire www.politis.fr/api/proxy/?articleID=401055
fr.wikipedia.org/wiki/Discours_sur_le_colonialisme?wprov=sfla1
Arsène a noté Discours Sur Le Colonialisme : 5 étoiles
Arsène a publié une critique de Les bouchères par Sophie Demange
une boucherie pas comme les autres
Trois jeunes tiennent une boucherie à Rouen qu'elles veulent rendre différente de tout autre commerce (une boucherie présentée comme une bijouterie). Petit à petit on découvre leurs vies et leurs blessures. Elles se serrent les coudes à la fois pour faire front dans leur commerce, mais aussi pour évacuer ces hommes auteurs de violences envers les femmes, envers elles. J'avoue qu'autant le début me paraissait prometteur, autant l'aspect "roman à thèses" m'a ennuyé. Au fil du polar, on s'attend un peu à ce qui va arriver, les disparitions, les enquêtes, les ragots du voisinage... Il me semble qu'il manque quelque chose pour accrocher le lecteur, pourtant le pitch de ces 3 bouchères qui ne s'en laissent pas compter promettait beaucoup. Par contre, la description du monde la boucherie, métier où les femmes sont rares, est passionnante.
lemondedupolar.com/les-boucheres-de-sophie-demange-quand-la-decoupe-devient-resistance/
Trois jeunes tiennent une boucherie à Rouen qu'elles veulent rendre différente de tout autre commerce (une boucherie présentée comme une bijouterie). Petit à petit on découvre leurs vies et leurs blessures. Elles se serrent les coudes à la fois pour faire front dans leur commerce, mais aussi pour évacuer ces hommes auteurs de violences envers les femmes, envers elles. J'avoue qu'autant le début me paraissait prometteur, autant l'aspect "roman à thèses" m'a ennuyé. Au fil du polar, on s'attend un peu à ce qui va arriver, les disparitions, les enquêtes, les ragots du voisinage... Il me semble qu'il manque quelque chose pour accrocher le lecteur, pourtant le pitch de ces 3 bouchères qui ne s'en laissent pas compter promettait beaucoup. Par contre, la description du monde la boucherie, métier où les femmes sont rares, est passionnante.
lemondedupolar.com/les-boucheres-de-sophie-demange-quand-la-decoupe-devient-resistance/
Arsène a noté Les bouchères : 3 étoiles
Arsène a publié une critique de Les irresponsables. par Johann Chapoutot
Lire cet essai éclaire notre présent
C'est un texte d'analyse d'une période très courte de la République de Weimar 1930/1933 qui s'achève avec la nomination de Hitler au poste de Chancelier par le Président du Reich, Hindenburg. Il reprend presque au jour près et aux paroles prononcées ou écrites dans des courriers ou des journaux, des principaux acteurs de cette époque. Il analyse la situation économique et les raisons que chacun, hommes politiques, patrons et dirigeants d'entreprises, leaders syndicaux, universitaires, etc. ont pu exprimer pour expliciter leur choix. Il met en évidence, au-delà de certaines particularités liées à la psychologie de certains de ces personnages historiques, la soif de pouvoir de ces hommes et leur conviction profonde que seule la politique menée par eux était valable. Du coup, on note les aveuglements qui empêchent de renoncer à la poursuite de politiques désastreuses ou au calcul personnel de certains qui se jettent dans des compromissions pour satisfaire …
C'est un texte d'analyse d'une période très courte de la République de Weimar 1930/1933 qui s'achève avec la nomination de Hitler au poste de Chancelier par le Président du Reich, Hindenburg. Il reprend presque au jour près et aux paroles prononcées ou écrites dans des courriers ou des journaux, des principaux acteurs de cette époque. Il analyse la situation économique et les raisons que chacun, hommes politiques, patrons et dirigeants d'entreprises, leaders syndicaux, universitaires, etc. ont pu exprimer pour expliciter leur choix. Il met en évidence, au-delà de certaines particularités liées à la psychologie de certains de ces personnages historiques, la soif de pouvoir de ces hommes et leur conviction profonde que seule la politique menée par eux était valable. Du coup, on note les aveuglements qui empêchent de renoncer à la poursuite de politiques désastreuses ou au calcul personnel de certains qui se jettent dans des compromissions pour satisfaire leur ego ou leur soif de pouvoir ou de gains espérés. L'inconséquence de ces alliances et le mépris à l'égard d'un jeu démocratique amène à détruire petit à petit l'état de droit, les principes Constitutionnels et favorise la montée en puissance d'un Etat autoritaire, raciste, pour permettre un enrichissement d'une élite financière et industrielle sous couvert de politiques sécuritaires et guerrières. Au-delà de ces descriptions, on ne peut s'empêcher de faire des liens avec une actualité qui sans en être la copie, tend à reproduire certaines tendances tout aussi inquiétantes.
Arsène a noté Les irresponsables. : 5 étoiles

Les irresponsables. de Johann Chapoutot
Un consortium libéral-autoritaire, tissé de solidarités d’affaires, de partis conservateurs, nationalistes et libéraux, de médias réactionnaires et d’élites traditionnelles, perd …
Arsène a publié une critique de Surface par Olivier Norek
Des enfants morts sous un lac de barrage
5 étoiles
J'ai commencé par regarder la série "Surface" et entre-temps j'ai lu le roman policier qui l'a inspirée, il me reste la moitié de la série à regarder (on n'y retrouve pas tout et cela garde de l'intérêt). Olivier Norek, ancien policier, est devenu auteur et scénariste, il est à l'origine d'une autre série que j'avais adorée "Les Invisibles". En fait, il garde un regard bienveillant sur ses personnages qui restent humains. Certes, certains n'ont pas grand chose d'attrayant mais les autres présentent des failles, des défauts et parfois des côtes attachants, et le cadre des enquêtes leur donne de la chair. Une ancienne chef de groupe aux Stups, victime, lors d'une opération, de profondes blessures qui l'ont dévisagé, est mise sur la touche dans un poste de police qui doit être fermé dans l'Aveyron. Or quelques temps après son arrivée, un cadavre d'enfant fait surface dans le lac qui recouvre …
J'ai commencé par regarder la série "Surface" et entre-temps j'ai lu le roman policier qui l'a inspirée, il me reste la moitié de la série à regarder (on n'y retrouve pas tout et cela garde de l'intérêt). Olivier Norek, ancien policier, est devenu auteur et scénariste, il est à l'origine d'une autre série que j'avais adorée "Les Invisibles". En fait, il garde un regard bienveillant sur ses personnages qui restent humains. Certes, certains n'ont pas grand chose d'attrayant mais les autres présentent des failles, des défauts et parfois des côtes attachants, et le cadre des enquêtes leur donne de la chair. Une ancienne chef de groupe aux Stups, victime, lors d'une opération, de profondes blessures qui l'ont dévisagé, est mise sur la touche dans un poste de police qui doit être fermé dans l'Aveyron. Or quelques temps après son arrivée, un cadavre d'enfant fait surface dans le lac qui recouvre l'ancien village submergé par le lac du barrage. Elle est quelque forcée à mener l'enquête, et à s'assumer en tant que policière dans cette enquête où les preuves ne sont plus là. 3 enfants avaient disparu au moment de la mise en eau du barrage, un ancien braqueur s'était vu accusé des enlèvements ou des meurtres, qu'on avait jamais retrouvé. L'intrigue connaît plusieurs rebondissements et m'a tenu en haleine jusqu'au bout.
Arsène a commenté Grand Intérieur Rouge par Dany Laferrière
Pour une approche de la littérature en Haïti www.humanite.fr/en-debat/haiti/yanick-lahens-haiti-peut-secrire-desormais-envers-et-contre-tout-en-plusieurs-langues
Il y a aussi des histoires de femmes en Haïti www.humanite.fr/yanick-lahens-lart-est-est-en-haiti-loxygene-qui-permet-au-coeur-de-continuer-a-battre?_sc=MzYyMTgxOCM1MzA1NTM%3D&utm_campaign=NL+HM+230825+ABOS+EX-ABOS&utm_medium=email&utm_source=brevo
Arsène a publié une critique de Ne m'oublie pas par Alix Garin
Émouvante histoire entre générations
5 étoiles
Une très belle histoire autour d'un sentiment très fort d'une jeune femme, Clémence, pour sa grand-mère atteinte d'Alzeimer. Les dessins, couleur pastel pour le présent et sans couleur pour le passé, permettent de suivre leurs rapports tout au long des pages de leur voyage. Elles se retrouvent ou s'éloignent parfois, échangent des confidences, parlent de leur vie et ne s'oublient pas... C'est une BD émouvante autour du souvenir et de l'importance des liens familiaux construits avec le temps et l'amour qui les a tissés.
Une très belle histoire autour d'un sentiment très fort d'une jeune femme, Clémence, pour sa grand-mère atteinte d'Alzeimer. Les dessins, couleur pastel pour le présent et sans couleur pour le passé, permettent de suivre leurs rapports tout au long des pages de leur voyage. Elles se retrouvent ou s'éloignent parfois, échangent des confidences, parlent de leur vie et ne s'oublient pas... C'est une BD émouvante autour du souvenir et de l'importance des liens familiaux construits avec le temps et l'amour qui les a tissés.







