Retraité, lecteur d'un peu de tout. Plutôt des polars, des romans et des essais, politiques ou historiques, et des BD...
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La (super cool) librairie queer Les Vagues à Nantes, régulièrement ciblée par l'extrême-droite, a été lâchement attaquée par des fachos cette nuit, leur vitrine a été brisée. Nantais.es : soutenez-les, allez leur acheter des livres ou passez leur faire coucou ! Montrons aux fachos à quel point iels sont minuscules et insignifiant.es face à notre détermination 💜
La (super cool) librairie queer Les Vagues à Nantes, régulièrement ciblée par l'extrême-droite, a été lâchement attaquée par des fachos cette nuit, leur vitrine a été brisée. Nantais.es : soutenez-les, allez leur acheter des livres ou passez leur faire coucou ! Montrons aux fachos à quel point iels sont minuscules et insignifiant.es face à notre détermination 💜
Recueil de trois nouvelles de R. Chandler: la première qui donne le titre du livre, la deuxième "Bay City Blues" et la troisième "Déniche la fille" (Try the Girl). La 1ère porte en germe ce qui sera le script du film "Grand Sommeil" tiré du roman du même nom. La 2ème nouvelle porte sur une enquête assez complexe où les meurtres semblent enchâssés les uns dans les autres, mais dont les auteurs ne sont pas portés par les mêmes motivations, ce qui opacifie l'enquête du détective, qui ne s'en sort que par son sens aigu de la recherche des mobiles de chacun des meurtres et de l'observation d'indices qui ne nous sont pas toujours bien communiqués. La 3ème suit un détective qui tombe par hasard sur un bonhomme qui sort des normes (un espèce de géant habillé de façon extrêmement voyante) et qui cherche une certaine Beulah, sa femme qui …
Recueil de trois nouvelles de R. Chandler: la première qui donne le titre du livre, la deuxième "Bay City Blues" et la troisième "Déniche la fille" (Try the Girl).
La 1ère porte en germe ce qui sera le script du film "Grand Sommeil" tiré du roman du même nom. La 2ème nouvelle porte sur une enquête assez complexe où les meurtres semblent enchâssés les uns dans les autres, mais dont les auteurs ne sont pas portés par les mêmes motivations, ce qui opacifie l'enquête du détective, qui ne s'en sort que par son sens aigu de la recherche des mobiles de chacun des meurtres et de l'observation d'indices qui ne nous sont pas toujours bien communiqués. La 3ème suit un détective qui tombe par hasard sur un bonhomme qui sort des normes (un espèce de géant habillé de façon extrêmement voyante) et qui cherche une certaine Beulah, sa femme qui travaillait auparavant dans cette boîte. Là aussi, l'enquête semble aller vers de plus en plus d'opacité avec des morts qui se succèdent et des auteurs dont on ne comprend pas toujours les mobiles.
Dans les trois nouvelles, le détective n'y gagnera pas grand chose à la fin (la dernière est le résultat d'un pari de 10 dollars!), prend des coups, sort de situations compliquées par son sens de l'observation et la compréhension des enjeux des situations que le lecteur a souvent du mal à percevoir à l'avance. Il m'a semblé avoir déjà lu ces thèmes dans d'autres textes de Chandler (c'est sûr pour le 1er) sans pouvoir me rappeler lesquels.
On les appelait cani sciolti, chiens sans collier, parce qu’ils ne voulaient appartenir à aucune …
Retour sur les années de plomb
5 étoiles
Nous suivons Diou, détective privée, rechercher un ouvrier disparu alors qu'il travaillait sur un chantier à Nice. Parallèlement, nous retrouvons Ferdi, un allemand muet, déjà aperçu dans un roman précédent, dans un flash back de sa vie, notamment à Bologne à la fin des années 70, début des années 80, que l'on nomme les années de plomb. Et dernier élément de la construction, une infirmière qui perd la mémoire et qui cherche à la fois à la conserver en s'enregistrant mais à retrouver son identité oubliée il y a des années.
Tout est bien construit, avec la ménopause qui s'infiltre dans le déroulé des enquêtes et les discussions ou les agressions qui s'y croisent. Une vision de Nice, bien loin des clichés touristiques sur la Côte d'Azur.
Nous suivons Diou, détective privée, rechercher un ouvrier disparu alors qu'il travaillait sur un chantier à Nice. Parallèlement, nous retrouvons Ferdi, un allemand muet, déjà aperçu dans un roman précédent, dans un flash back de sa vie, notamment à Bologne à la fin des années 70, début des années 80, que l'on nomme les années de plomb. Et dernier élément de la construction, une infirmière qui perd la mémoire et qui cherche à la fois à la conserver en s'enregistrant mais à retrouver son identité oubliée il y a des années.
Tout est bien construit, avec la ménopause qui s'infiltre dans le déroulé des enquêtes et les discussions ou les agressions qui s'y croisent. Une vision de Nice, bien loin des clichés touristiques sur la Côte d'Azur.
«Voici ce que j'aimerais que tu comprennes : dans ce pays, annihiler le corps noir …
témoignage
5 étoiles
Dans la lignée du texte de James Baldwin "La prochaine fois le feu", l'auteur nous fait part de la peur qui habite les noirs aux USA. La peur de perdre son corps, unique bien, soumis au bon vouloir des Blancs, des maîtres, des esclavagistes qui ont fondé la réussite de leur pays sur cette domination. Il y explique à son fils son parcours, ses expériences à lui personnelles mais aussi celles de tous ceux qui sont issus de ce passé esclavagiste qui a duré plus de 250 ans et qui s'est poursuivi sous d'autres formes ensuite, qui perdure, car le Blanc ne veut pas perdre ce qui fait de lui le maître d'un monde bâti sur l'exploitation du corps noir avec le sang, le viol, la torture et la mort. Ce livre ne s'adresse pas à nous, mais bien à tous ceux qui sont issus de ce passé d'esclaves pour …
Dans la lignée du texte de James Baldwin "La prochaine fois le feu", l'auteur nous fait part de la peur qui habite les noirs aux USA. La peur de perdre son corps, unique bien, soumis au bon vouloir des Blancs, des maîtres, des esclavagistes qui ont fondé la réussite de leur pays sur cette domination. Il y explique à son fils son parcours, ses expériences à lui personnelles mais aussi celles de tous ceux qui sont issus de ce passé esclavagiste qui a duré plus de 250 ans et qui s'est poursuivi sous d'autres formes ensuite, qui perdure, car le Blanc ne veut pas perdre ce qui fait de lui le maître d'un monde bâti sur l'exploitation du corps noir avec le sang, le viol, la torture et la mort. Ce livre ne s'adresse pas à nous, mais bien à tous ceux qui sont issus de ce passé d'esclaves pour qu'ils puissent marcher la tête haute et réclamer leur place. Le monde ne peut changer que si les Blancs prennent conscience de la domination qu'ils continuent malgré tout à exercer sur d'autres dominés, qu'ils soient noirs ou arabes, ou femmes par exemple.
La mobilisation et l'engagement des femmes pour l'abolition de l'esclavage, la fin de la ségrégation …
Angela Davis a écrit cet ensemble de textes en 1981(date de publication aux USA)
Composé en 13 chapitres, elle decortique les liens entre Femmes, Race et Classe et met en évidence ce qu'on nommera plus tard comme intersectionnalité.
Elle part de l'esclavage massif qu'ont subi les noir-es aux USA dans la construction de ce pays, emblème du capitalisme et de l'exploitation des hommes pour le profit d'une minorité blanche, majoritairement composée d'hommes. Elle nous fait comprendre déjà ce qu'enduraient les femmes noires, esclaves comme les hommes, soumises aux mêmes tâches harassantes, mais en plus soumises aux désirs sexuels des blancs qui les possédaient. A. Davis contextualise aussi la lutte pour le droit de vote des femmes qui s'est développée en parallèle avec la lutte pour sortir de l'esclavage, malgré l'arrêt de l'esclavage suite à la guerre de Sécession. Elle met aussi en évidence l'aspect essentiel que les populations issues de …
Angela Davis a écrit cet ensemble de textes en 1981(date de publication aux USA)
Composé en 13 chapitres, elle decortique les liens entre Femmes, Race et Classe et met en évidence ce qu'on nommera plus tard comme intersectionnalité.
Elle part de l'esclavage massif qu'ont subi les noir-es aux USA dans la construction de ce pays, emblème du capitalisme et de l'exploitation des hommes pour le profit d'une minorité blanche, majoritairement composée d'hommes. Elle nous fait comprendre déjà ce qu'enduraient les femmes noires, esclaves comme les hommes, soumises aux mêmes tâches harassantes, mais en plus soumises aux désirs sexuels des blancs qui les possédaient. A. Davis contextualise aussi la lutte pour le droit de vote des femmes qui s'est développée en parallèle avec la lutte pour sortir de l'esclavage, malgré l'arrêt de l'esclavage suite à la guerre de Sécession. Elle met aussi en évidence l'aspect essentiel que les populations issues de l'esclavage portaient à l'éducation. Malgré des rencontres entre ces luttes pour le droit de vote et celles pour la fin de l'esclavage, il s'avère que le racisme qui imprégnait les populations blanches, notamment les femmes des classes moyennes a empêché toute convergence. Puis elle traite du rapport avec l'exploitation mise en lace par le capitalisme, les luttes des ouvrières et la place des femmes communistes. Elle traite également les mythes autour du viol, du racisme et violeur noir, de l'avortement et du contrôle des naissances. Elle termine par le déclin du travail domestique et des luttes autour d'un salaire pour payer le travail domestique des femmes.
A. Davis, en partant de cette place singulière des femmes noires, esclaves puis "libres" mais asservies par le système capitaliste, rappelle d'une part qu'au départ, elle était bien l'égale de l'homme, contribuait au même titre qu'eux au travail et que, homme comme femme, tout un chacun devait contribuer à l'apport de biens et l'entretien au sein du foyer. Elle rappelle aussi que c'est le système capitaliste qui a contribué à la séparation du travail domestique considéré comme une tâche dévalorisée et à laquelle les femmes, notamment noires, étaient assignées. Si au départ, faire du savon, créer et laver les vêtements et le linge,... était de la même importance, le fait de déporter certaines tâches à l'extérieur du ménage avait contribuer à dévaloriser le travail de tenue du foyer en le limitant aux femmes pour ce qu'on appelle les tâches ménagères au détriment d'une activité valorisée. Ainsi lorsqu'on parle de donner un chèque pour payer ce travail, cela ne change rien au côté harassant et sans attrait de ce travail. Elle parle même de l'apartheid en Afrique du Sud où le système capitaliste amenait même une séparation des hommes noirs et des femmes noires, sans souci aucun de la bonne maintenance du foyer. Ce n'était pas leur souci car pas rentable !
La mobilisation et l'engagement des femmes pour l'abolition de l'esclavage, la fin de la ségrégation …
L'esclavage aux USA point de départ d'une réflexion argumentée d'A. Davis
5 étoiles
Angela Davis a écrit cet ensemble de textes en 1981(date de publication aux USA)
Composé en 13 chapitres, elle decortique les liens entre Femmes, Race et Classe et met en évidence ce qu'on nommera plus tard comme intersectionnalité.
Elle part de l'esclavage massif qu'ont subi les noir-es aux USA dans la construction de ce pays, emblème du capitalisme et de l'exploitation des hommes pour le profit d'une minorité blanche, majoritairement composée d'hommes. Elle nous fait comprendre déjà ce qu'enduraient les femmes noires, esclaves comme les hommes, soumises aux mêmes tâches harassantes, mais en plus soumises aux désirs sexuels des blancs qui les possédaient. A. Davis contextualise aussi la lutte pour le droit de vote des femmes qui s'est développée en parallèle avec la lutte pour sortir de l'esclavage, malgré l'arrêt de l'esclavage suite à la guerre de Sécession. Elle met aussi en évidence l'aspect essentiel que les populations issues de …
Angela Davis a écrit cet ensemble de textes en 1981(date de publication aux USA)
Composé en 13 chapitres, elle decortique les liens entre Femmes, Race et Classe et met en évidence ce qu'on nommera plus tard comme intersectionnalité.
Elle part de l'esclavage massif qu'ont subi les noir-es aux USA dans la construction de ce pays, emblème du capitalisme et de l'exploitation des hommes pour le profit d'une minorité blanche, majoritairement composée d'hommes. Elle nous fait comprendre déjà ce qu'enduraient les femmes noires, esclaves comme les hommes, soumises aux mêmes tâches harassantes, mais en plus soumises aux désirs sexuels des blancs qui les possédaient. A. Davis contextualise aussi la lutte pour le droit de vote des femmes qui s'est développée en parallèle avec la lutte pour sortir de l'esclavage, malgré l'arrêt de l'esclavage suite à la guerre de Sécession. Elle met aussi en évidence l'aspect essentiel que les populations issues de l'esclavage portaient à l'éducation. Malgré des rencontres entre ces luttes pour le droit de vote et celles pour la fin de l'esclavage, il s'avère que le racisme qui imprégnait les populations blanches, notamment les femmes des classes moyennes a empêché toute convergence. Puis elle traite du rapport avec l'exploitation mise en lace par le capitalisme, les luttes des ouvrières et la place des femmes communistes. Elle traite également les mythes autour du viol, du racisme et violeur noir, de l'avortement et du contrôle des naissances. Elle termine par le déclin du travail domestique et des luttes autour d'un salaire pour payer le travail domestique des femmes.
A. Davis, en partant de cette place singulière des femmes noires, esclaves puis "libres" mais asservies par le système capitaliste, rappelle d'une part qu'au départ, elle était bien l'égale de l'homme, contribuait au même titre qu'eux au travail et que, homme comme femme, tout un chacun devait contribuer à l'apport de biens et l'entretien au sein du foyer. Elle rappelle aussi que c'est le système capitaliste qui a contribué à la séparation du travail domestique considéré comme une tâche dévalorisée et à laquelle les femmes, notamment noires, étaient assignées. Si au départ, faire du savon, créer et laver les vêtements et le linge,... était de la même importance, le fait de déporter certaines tâches à l'extérieur du ménage avait contribuer à dévaloriser le travail de tenue du foyer en le limitant aux femmes pour ce qu'on appelle les tâches ménagères au détriment d'une activité valorisée. Ainsi lorsqu'on parle de donner un chèque pour payer ce travail, cela ne change rien au côté harassant et sans attrait de ce travail. Elle parle même de l'apartheid en Afrique du Sud où le système capitaliste amenait même une séparation des hommes noirs et des femmes noires, sans souci aucun de la bonne maintenance du foyer. Ce n'était pas leur souci car pas rentable !
Une chercheuse craignant de devenir folle mène une enquête pour tenter de rompre le silence …
La violence du patriarcat à travers la psychiatrie
5 étoiles
J'ignore pourquoi je me suis mis à lire ce roman (est-ce d'ailleurs un roman ?). Adèle Yon nous raconte une jeune femme, mal dans sa peau, étudiante en cours de travail sur sa thèse, mais qui fait de la boucherie industrielle ou de la cuisine... Elle a peur de devenir folle, d'autant qu'il y a des antécédents familiaux d'internement ou de suicide, de quoi s'inquiéter de ses sautes d'humeur, de sa colère que rien ne semble calmer. Du coup, après le suicide d'un membre de sa famille, elle entame une recherche sur cette arrière arrière Grand-mère qui a été internée. Et là elle commence à découvrir à travers les silences, les dires des uns et des autres, les pièces administratives ou les lettres et photos qu'il y a beaucoup de colère, de violences exercées à l'encontre de celles qui ne rentrent pas dans les cases, que la médecine psychiatrique n'a …
J'ignore pourquoi je me suis mis à lire ce roman (est-ce d'ailleurs un roman ?). Adèle Yon nous raconte une jeune femme, mal dans sa peau, étudiante en cours de travail sur sa thèse, mais qui fait de la boucherie industrielle ou de la cuisine... Elle a peur de devenir folle, d'autant qu'il y a des antécédents familiaux d'internement ou de suicide, de quoi s'inquiéter de ses sautes d'humeur, de sa colère que rien ne semble calmer.
Du coup, après le suicide d'un membre de sa famille, elle entame une recherche sur cette arrière arrière Grand-mère qui a été internée. Et là elle commence à découvrir à travers les silences, les dires des uns et des autres, les pièces administratives ou les lettres et photos qu'il y a beaucoup de colère, de violences exercées à l'encontre de celles qui ne rentrent pas dans les cases, que la médecine psychiatrique n'a pas eu les mêmes objectifs ni les mêmes méthodes de traitement.
Adèle Yon alterne des éléments plutôt personnels avec des courriers entre des membres de la famille qu'elle exhume, des notes administratives , des extraits d'ouvrages de médecine psychiatrique et de verbatim d'interview pour arriver à cerner cette aïeule inconnue qui a subi une lobotomie dans les années cinquante et qui a été internée par durant 17 ans. Que dire de la responsabilité de son père ou de son mari dans ce qu'elle a subi, mais que dire aussi de la complicité que ses proches ont mis en place, de l'ignorance dans laquelle tout le monde baigne.
Un très beau texte.