Critiques et Commentaires

C'était globalement assez ennuyeux comme lecture. Après c'est le risque quand on lit un recueil random d'un auteur, on tombe sur des textes écrits à droite à gauche, et pas forcément ce pour quoi j'aime Orwell. L'argument récurrent du livre, c'est le besoin de liberté d'expression et d'honnêteté intellectuelle dans sa société de l'époque (avec notamment une large partie de la gauche qui s'accommode des violences de l'URSS), même si ça ne m'a pas extrêmement parlé vu le contexte dans lequel il en parle. La fin porte plus sur l'écriture, à la fois la façon d'écrire (où il prêche pour une écriture pratique et la suppression de mots abstraits et inutiles) et sur pourquoi il écrit. C'était pas inintéressant et je pense que ça pourrait être une ressource intéressante pour des auteurs politiques (même si dans ce cas-là, on perd pas mal de nuance à lire une traduction).

J'ai beaucoup appris sur le Honduras et sur la vie impressionnante de Berta Cáceres en lisant ce livre. Nina Lakhani, journaliste au Guardian US, a vraiment fait un travail de fond et suivi la situation au Honduras pendant des années, a rencontré la plupart des personnes mentionnées dans ce livre, et a connu Berta Cáceres avant son assassinat. Le livre est un bon mélange de biographie de Berta, d'histoire du Honduras et de description de son assassinat et du procès qui a suivi. Le seul hic qui a pas mal gâché les choses, c'est la piètre qualité de la traduction. C'est vrai qu'il n'est pas simple de traduire un livre anglais reprenant beaucoup d'expressions espagnoles mais le résultat est assez pénible à lire, j'aurais du lire la version originale.

J'ai adoré l'art de perdre d'Alice Zeniter. Le livre raconte l'histoire d'une famille algérienne qui se retrouve prise dans la guerre d'Algérie, du côté français malgré elle et puis exilée en France avec les harkis et la difficulté de porter cette histoire sur plusieurs générations. C'est très bien écrit, très documenté, très juste sur beaucoup de points. Cela donne vraiment une compréhension de la guerre en Algérie mais aussi parle très intimement du fait d'être immigré et d'être issue d'une histoire non-dite (Alice Zeniter elle même a un père d'origine Kabyle, le livre s'inspire sans doute en parti de son histoire). Ca fait 600 page mais ca se lit d'une traite et on a du mal à s'arrêter quand on s'y plonge, je recommande chaudement.

J'ai ouvert Tyrann par hasard après avoir trouvé le livre en bouquinerie et j'y ai trouvé exactement ce que j'attendais d'un livre d'Asimov : des bon côtés avec de l'aventure spatiale, des explications scientifiques très fouillées, de bons plots twists... et les mauvais côtés avec des personnages assez plats, et des rôles extrêmement genrés où l'unique personnage féminin du livre a un rôle de potiche (sans doute pas sans rapport avec le sexisme connu de l'auteur) Bref, ça se lit bien en vacances et ça me rappelle pourquoi je cherche de la science-fiction plus politique.