Profil

Clochix Compte verrouillé

clochix@bouquins.zbeul.fr

A rejoint ce serveur il y a 2 années

Vieux geek aigri, je cherche dans les livres à comprendre les humains et des graines de futurs un peu plus désirables. Mes goûts me poussent essentiellement vers les récits contemporains et l’anticipation.

Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre

Livres de Clochix

Kaoutar Harchi: Ainsi l'animal et nous (Paperback, Français language) Aucune note

Les animaux sont tout. Ils sont eux-mêmes, certes, mais surtout ce que nous faisons d’eux. …

Je sors de cette lecture avec un avis mitigé. D’un côté, c’est un ouvrage érudit, où j’ai appris pas mal de choses. De l’autre, la lecture a parfois été difficile. Je n’ai pas l’habitude de lire de la socio, et n’ai pas accroché au style de l’autrice. Il va falloir que je laisse décanter, pour voir ce que j’en retiens. Pour l’instant, j’ai l’impression de mieux connaître l’histoire de l’antispécisme, de mieux comprendre ce qui se joue, les différents ressorts. D’avoir plein de pistes pour améliorer mon attitude. Mais je n’ai pas le sentiment d’avoir trouvé ce que je cherchais au départ, des arguments pour faire progresser ces idées autour de moi.

a terminé la lecture de Malgré tout par Jordi Lafebre

Jordi Lafebre, Jordi Lafebre: Malgré tout (Paperback, French language, 2020, DARGAUD) Aucune note

C’est l’histoire d’un amour à rebours. Une passion platonique mais éternelle entre deux êtres. D’un …

Sur le plan des lectures au moins, 2024 se termine en beauté avec cette BD dont j’ai tout aimé, les personnages, le ton, le dessin, la mise en scène… L’album s’ouvre sur des retrouvailles après 40 ans d’amour platonique à distance. On égrène ensuite à rebours les chapitre de l’histoire, découvrant peu à peu ses ficelles. Arrivé à la dernière page, j’ai repris le livre dans l’ordre chronologique, pour savourer chaque détail, le lent vieillissement des personnages et de la ville… Deux bien belles histoires d’amour 😻

Kate Beaton: Environnement toxique (French language, 2023)

À 22 ans ans, Katie, originaire de Nouvelle Écosse, doit trouver de l’argent pour rembourser son prêt étudiant. Elle part alors en Alberta travailler dans une industrie en plein développement, l’extraction de sables bitumeux. La toxicité dont il est question ici n’est pas tant celle du pétrole (dont elle ne prendre conscience que tardivement) que des conditions de travail. Pour les très rares femmes (elles sont à peine 2% dans les camps), soumises en continue au machisme et aux agressions, mais plus globalement à l’ensemble des gens exploité·es par les compagnies pétrolières, sans aucune considération pour leur santé physique ou mentale. Au fil d’anecdotes, elle décrit son quotidien, entre harcèlement, travail rude, mais aussi camaraderie entre prolétaires.

J’ai bien aimé ce roman graphique, dur mais nuancé, qui montre un visage du Canada différent de mes précédentes lectures, celui des travailleurs de l’industrie.

Attention : mentions de violences sexuelles …

a terminé la lecture de Télémétrie fugitive par Martha Wells (Journal d'un AssaSynth, #6)

Martha Wells: Télémétrie fugitive (French language, 2021, Atalante) Aucune note

Dans ce huis clos policier riche en rebondissements, AssaSynth, qui ne demande toujours qu’à rester …

Je retardais depuis longtemps la lecture de ce dernier tome des aventures d’AssaSynth, le conservant comme un plaisir coupable pour passer la fin décembre. Finalement, je suis un peu déçu. D’abord, par la taille : on retrouve le format court des quatre premiers tomes, ça se lit trop vite. Sur le fond, c’est une petite énigme qui n’apporte pas grand chose aux personnages et à l’univers. Une lecture agréable, mais probablement pas mémorable. Je crois que le cinquième opus de la série restera mon préféré.

Rakel Haslund: Après nous les oiseaux (French language, 2024, Pocket) Aucune note

Poétique nordique de la fin du monde

Dans un monde en ruine, deux âmes …

À la mort de la vieille femme qui s’est occupé d’elle après une catastrophe dont on ne saura rien, une adolescente se met en marche. 140 pages durant, elle traverse un monde peuplé uniquement de ruines et de petits animaux, dont des oiseaux, et il ne se passe pas grand chose. Une déambulation triste, pas mal écrit mais je ne sais pas si c’est poétique. J’ai ouvert ce petit livre pour faire baisser ma PAL, mais ça n’était pas vraiment ce dont j’avais besoin en ce moment, donc un rendez-vous raté.

Catherine Dufour: Les Champs de la Lune (Paperback, French language, 2024, Robert Laffont)

Moisson au clair de la Terre. Puisqu'il faut trouver une autre planète habitable, pourquoi pas …

On est loin ici de l’univers violent du Goût de l’immortalité. Les Champs de la lune est une ballade douce amère en compagnie d’une fermière. Naturellement dotée d’une grande empathie pour toutes les créatures vivantes, végétales, animales ou robotiques, au gré de ses lectures et au fil de ses errances sur l’astre mort, elle s’ouvre progressivement à la philosophie, aux sentiments. C’est un roman lent, où l’intrigue lâche n’est qu’un prétexte et un clin d’œil à Asimov, ses lois et les tensions qu’elles créent au sein des intelligences qui y sont soumises. Une lecture que j’ai trouvée à la fois agréable et inspirante.

Halimata Fofana: À l'ombre de la cité Rimbaud (Paperback, French language, 2022, Éditions du Rocher) Aucune note

Dans la famille de Maya, originaire du Mali et vivant dans une HLM de banlieue …

Dans une succession de courts chapitres, Maya nous raconte son enfance dans une cité du 9-3, au sein d’une famille d’origine malienne attachée à ses traditions, au point de faire exciser chacune de ses filles. L’excision et les violences intra-familiale racontées à hauteur d’enfant, mais aussi, heureusement, l’émancipation, grâce à quelques profs et une chanteuse québécoise sur laquelle il faudra que je me renseigne, Céline Dion.

Un témoignage utile pour mieux comprendre un autre aspect des violences patriarcales. J’avoue que je n’avais pas conscience que l’excision n’est pas une barbarie du passée, mais concerne encore des femmes, ici même.

Emmanuelle Pierrot: La Version Qui N'intéresse Personne (Français language, Le Quartanier) Aucune note

'' Elle croyait qu’ici, à l’autre bout du monde, au confluent de la rivière Klondike …

Plus je connais les humains, plus j’aime les animaux autres qu’humains.

La version qui n’intéresse personne, d’Emmanuelle Pierrot, est un récit dur. Par ce qu’il dit. Par ce qu’il renvoie. Sacha et Tom sont deux jeunes de Montréal qui ont pris le pouce et échoué dans une petite bourgade au fond du Yukon, là où les hivers durent six mois par moins 40°C. Avec la chienne Luna, iels intègrent la bande de freaks locaux, et les années s’enchaînent, joyeuses, entre sexe, drogue et folk punk. Mais Sacha est trop libre, pas là où on l’attend, et peu à peu elle se fait rejeter. Commence alors la descente, le groupe se retourne contre elle pour la broyer.

C’est une histoire universelle, celle de tout groupe humain, et la marginalité n’y change rien, les comportements sont les mêmes, les normes changent mais la sanction est la même pour qui ose …

a terminé la lecture de SCUM Manifesto par Valerie Solanas

Valerie Solanas, Emmanuèle de Lesseps (traductrice), Lauren Bastide (postface): SCUM Manifesto (French language) Aucune note

Publié en 1967, ce manifeste fait le constat dans une première partie des particularismes sociaux …

J’avais envie depuis longtemps de lire ce texte mythique, et ne regrette pas ma lecture. Je m’en suis pris plein la tête quasiment à chaque page, mais ai du admettre que malheureusement, Valerie Solanas tape souvent juste. C’est un texte radical, bien plus que Moi les hommes, je les déteste, de Pauline Harmange, puisque le projet politique ici est d’éliminer physiquement les mâles. Je n’adhère pas forcément à tout, notamment le technosolutionnisme, mais peu importe, l’essentiel n’est pas là. Il s’agit davantage à mon sens d’ouvrir de nouveaux horizons politiques, d’envisager sérieusement des changements radicaux de société. Ce texte gratte, dérange, et c’est très bien.

Karina Sainz Borgo: Le tiers pays (2023, Gallimard) Aucune note

Visitación Salazar est l'extravagante, gigantesque et mythique fondatrice d'un cimetière illégal aux confins de la …

Un roman violent et étrange, auquel je confesse n’avoir rien compris. Il me manque sans doute des codes, des références. Un territoire imaginaire, on devine une sierra à la frontière d’un pays riche. Des gens qui fuient, essaient de passer la frontière, meurent, des bandes armées sans pitié, des mômes errants, et deux femmes qui s’occupent des morts, leur offrent une sépulture dans un cimetière clandestin. Deux femmes blessées mais qui résistent. Une lecture pas désagréable, malgré quelques scènes violentes, mais je suis passé à côté.

E. Lily Yu: L'odyssée de Firuzeh (2023, L’Observatoire) Aucune note

Atay et Abay ont toujours eu la tête sur les épaules, aussi Firuzeh et son …

Je sors déçu de cette lecture. Le sujet était pourtant intéressant, l’exil d’une famille afghane vers l’Australie, une terre aux politiques aussi peu accueillantes que l’Europe. Le tout raconté par les yeux d’une fillette, entre chicanes avec son frère, relations avec ses parents, amitiés, Mais je n’ai ni accroché au style, ni réussi à entrer dans l’histoire. Dans un chapitre, l’autrice met en scène son double, étudiante qui pose des questions maladroites à des gens enfermés dans un centre de rétention. J’ai l’impression qu’elle n’a pas réussi à dépasser cette maladresse, son récit m’a semblé trop froid par rapport à son sujet.

Silène Edgar: Ce caillou dans ma chaussure (French language, 2019) Aucune note

Salim est arrivé de Syrie tout seul. Orphelin, mineur isolé placé d’urgence, adolescent déboussolé.Nicolas enseigne …

Ce très court livre est manifestement un témoignage à peine romancé, sur le désarroi d’un prof face à un môme, un « mineur non accompagné ». L’autrice le reconnaît en conclusion, ce texte est là pour dire son impuissance, sa culpabilité, ne n’avoir pas pu faire davantage pour ce môme, même si (selon moi), elle a déjà fait plus que beaucoup de gens et n’avait guère d’alternative, même si son impuissance n’a pas eu de conséquences graves. Je ne sais pas quoi faire de ce témoignage, ici il n’y a pas de méchant, le manque de moyens pour l’accompagnement de ces mômes n’apparaît qu’en filigrane. Reste le sentiment d’impuissance.

a terminé la lecture de Le ventre des hommes par Samira El Ayachi (Collection Regards croisés)

Samira El Ayachi: Le ventre des hommes (French language, 2021, Éditions de l'Aube) Aucune note

« A’Samar. J’aime la nuit. D’ailleurs c’est la nuit que je suis née. C’était un …

Je m’étonne que ce livre n’ait pas rencontré beaucoup d’écho à sa sortie, tant il me semble important. C’est l’histoire d’Hannah, née à Lens dans les années 80, fille d’un mineur marocain. Par petites touches, elles raconte son enfance et son adolescence dans le coron, sa prise de conscience en devenant adulte d’être pauvre et fille d’immigrés. Puis la découverte de l’histoire de son père, que les Houillère ont été chercher dans son oasis marocaine pour lui faire creuser la terre sous le ciel bas du nord, avant d’essayer de s’en débarrasser. La découverte de tous les combats de son père. Enfin, c’est l’histoire d’une femme qui résiste à la chape de peur qui s’est abattue sur le pays après les attentats de 2015. C’est un livre qui arrache à l’oubli la vie de ces travailleurs marocains et de leur famille, qui sort de l’ombre une partie de notre histoire …

a cité Le ventre des hommes par Samira El Ayachi (Collection Regards croisés)

Samira El Ayachi: Le ventre des hommes (French language, 2021, Éditions de l'Aube) Aucune note

« A’Samar. J’aime la nuit. D’ailleurs c’est la nuit que je suis née. C’était un …

De quel droit réduisait-on mon existence à la pauvreté ? À quelque chose que je n’avais pas choisi, et qui pourtant me constituait. C’est un drôle d’exil que d’être exilée de son enfance. D’être perçue sous le prisme du manque. (…) C’est dans ce lis gris que je suis née à mon enfance. Nous avions appris à faire ensemble, elle et moi. Personne n’a le droit de réduire la plus importante période de ma vie à la misère. Et plus que ça. Au misérabilisme. À qui dire, qui peut m’entendre ? Ces conditions étaient les miennes, elles sont injustes, pourtant j’ai su en faire quelque chose, et pour ce temps là passé et perdu à tout jamais, comme le Petit Prince avec la rose, ces contours-là de mon existence où l’imagination était une nécessité pour tenir, je les aime. Il est une douleur plus forte que d’être plus pauvre que les autres. C’est d’être vue comme miséreux par ces gens-là. Et petit à petit par soi.

Le ventre des hommes de  (Collection Regards croisés) (Page 325 - 326)

Jeanne-A Debats: La vieille anglaise et le continent (French language, 2008, Griffe d'encre éd.) Aucune note

Certaines personnes sont si profondément attachées à la Vie sous toutes ses formes, tous ses …

J’apprécie la verve de Jeanne A. Débats sur Mastodon, mais n’avais pas encore lu ce texte, de de ses plus connus. Comme il est court, je m’y suis plongé sans même avoir lu le résumé, et ne regrette vraiment pas le voyage. Une histoire d’écologie radicale et de cachalots, que j’ai trouvé enthousiasmante.