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A rejoint ce serveur il y a 6 mois, 3 semaines

Vieux geek aigri, je cherche dans les livres à comprendre les humains et des graines de futurs un peu plus désirables. Mes goûts me poussent essentiellement vers les récits contemporains et l’anticipation.

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Livres de Clochix

a terminé la lecture de Nevada par Imogen Binnie

Imogen Binnie, Violaine Huisman (traductrice): Nevada (fr language, Gallimard, Collection Du monde entier) Aucune note

Maria, jeune libraire habitant à New York, porte un prénom féminin depuis quelques années seulement. …

Maria est une cycliste urbaine, ce qui me l’a tout de suite rendue sympathique. Dans Nevada, on passe quelques jours dans la tête de cette jeune femme trans, vivant à New-York dans les années 2000. C’est un long monologue intérieur rythmé par son quotidien et un voyage qu’elle entreprend vers l’Ouest. J’ai beaucoup aimé ce livre, pour le témoignage, pour le récit, largement autobiographique, de la vie d’une femme trans, ses difficultés, ses questionnements. Mais aussi pour le ton, punk, féministe. Et bien sûr pour le personnage très attachant de Maria.

a terminé la lecture de Kuessipan par Naomi Fontaine

Naomi Fontaine: Kuessipan (French language, 2011, Mémoire d'encrier) Aucune note

« J'aimerais que vous la connaissiez la fille au ventre rond. Celle qui élèvera seule …

Kuessipan n’est pas un roman. C’est une succession de courts chapitres, parfois quelques phrases à peine, instantanés de la vie dans une réserve innue de Uashat. J’ai été dérouté au début par le format, car je m’attendais à un récit. Mais peu à peu je me suis laissé prendre à savourer chaque texte comme de petits poèmes en prose, des instants de vie.

a terminé la lecture de Difficult Women par Roxane Gay

Roxane Gay: Difficult Women (fr language, 2022, Mémoire d’encrier) Aucune note

Difficult Women donne la parole à un chœur de femmes inoubliables. Dans un style vif …

J’avais envie de découvrir Roxane Gay, mais j’ai été déçu par ce livre. C’est un recueil de nouvelles, d’instantanées de la vie de femmes. Des histoires courtes, avec une intrigue ténue, et une répétition de relations souvent violentes. Je suis passé à côté.

À noter que la traductrice, Olivia Tapiero, est québécoise, donc le texte contient des québécismes.

Agnès Desarthe: Le Château des Rentiers (2023, Éditions de l’Olivier) Aucune note

En levant les yeux vers le huitième étage d’une tour du XIIIe arrondissement de Paris, …

Trompé par la quatrième de couverture. Je m’attendais à la saga d’une famille juive traversant le vingtième siècle. Mais dès les premières pages, l’autrice avoue ne savoir presque rien de ses grands parents. S’ensuivent une série de courts chapitres alternant anecdotes sur sa vie et réflexions sur vieillir, avec en vague fil conducteur l’idée de construire une maison de retraite pour bande de potes de la vingtaine.

Ça n’est pas mal écrit, j’ai à peu près le même âge que l’autrice et ses réflexions me parlent, mais… ça n’était pas ce que je cherchais en ouvrant ce livre. Je me suis vite ennuyé et, sortant de deux autres lectures qui m’avaient déçu, j’ai abandonné celle-ci vers la moitié.

a terminé la lecture de Sacrifice par Joyce Carol Oates

Joyce Carol Oates: Sacrifice (fr language, 2016, Philippe Rey) Aucune note

1987, dans un quartier noir délabré d’une ville du New Jersey, une mère cherche partout …

J’ai bien aimé la première moitié du livre, décrivant la vie dans un quartier pauvre d’une ville du New Jersey, les discriminations, le racisme. Mais l’histoire s’oriente progressivement vers la critique de l’exploitation par des militants d’un fait divers. Si la critique des méthodes d’actions et des motivations des militants est évidemment légitime, cela m’a fait tiquer. Je me suis demandé d’où parlait l’autrice, question qui m’a de plus en plus taraudé à mesure que je trouvais qu’elle jugeait les personnages qu’elle mettait en scène. La seconde partie du livre m’a laissé un sentiment de malaise. Confirmé ensuite en lisant cette critique par Roxane Gay : www.nytimes.com/2015/02/01/books/review/the-sacrifice-by-joyce-carol-oates.html

Avertissement : - le récit est dur, mention de violences sexuelles, de violences, de racisme, crimes policiers, etc ; - l’histoire est fortement inspirée d’une affaire judiciaire réelle. Se renseigner sur cette affaire tue le suspens.

a terminé la lecture de La Sentence par Louise Erdrich

Louise Erdrich: La Sentence (Français language, 2023, Albin Michel) Aucune note

« Quand j’étais en prison, j’ai reçu un dictionnaire. Accompagné d’un petit mot : Voici …

Un livre tendre et foisonnant.

C’est un portrait d’une femme entière et attachante, Tookie, en proie à ses démons et son fantôme. C’est une chronique d’une année très particulière, celle de la Covid, de l’assassinat de Georges Floyd et des émeutes à Minneapolis, ville où vivent les protagonistes. Avec en toile de fond le sort réservé par les colons européens aux habitant·es du continent, et la vie des amérindien·nes, leur rapport à leur histoire qui a été en grande partie effacée. Et puis c’est une ode aux livres, aux librairies indépendantes, fourmillant d’anecdotes.

On sent que l’autrice a mis beaucoup d’elle dans le texte, elle raconte cette année et la vie de sa librairie. L’histoire se déroule autour de Birchbark Books, la librairie que tient Louise Erdrich. Elle-même y apparaît dans son propre rôle. Par cet aspect, ce texte m’a rappelé des films des années 90, successions de scènes où …

a terminé la lecture de Petite par Sarah Gysler

Sarah Gysler: Petite (fr language, 2017, Équateurs) Aucune note

« Je suis née au milieu des années nonante dans une famille décomposée. On était …

Sarah Gysler est née en 1994 en Suisse, d’une mère algérienne et d’un père suisse. À 24 ans, elle revient sur son enfance et la découverte qui a bouleversé sa vie, la route.

J’ai bien aimé la première moitié, le récit d’enfance, le divorce des parents, la révolte d’une ado que l’école étouffe, ses questionnements sur son identité. Le tout est narré avec humour.

À 20 ans, elle décide de tout plaquer et de partir sac au dos, sans un sous en poche, jusqu’au Cap Nord. La seconde partie raconte ce voyage et comment elle a du vaincre sa peur de voyager seule en étant une femme. Succession d’anecdotes sur la route, agréable à lire mais assez classique.

Une courte biographie d’une jeune femme attachante, ça donne la pèche.

a terminé la lecture de L'île de Yule par Johana Gustawsson

Johana Gustawsson: L'île de Yule (Paperback, Français language, 2023, Calmann-Levy) Aucune note

Le coeur battant, Emma Lindahl cogne à la porte du manoir dressé sur une petite …

Avec le retour des grosses chaleurs, j’avais envie de me rafraîchir, et j’ai vu passer sur Masto des critiques de ce polar qui se déroule dans la baie de Stockholm (l’autrice est marseillaise mais habite sur les lieux où elle place l’action).

On suit trois narrateurices. Emma, experte en art chargée de dresser l’inventaire des œuvres dans un manoir sur une petite île de la baie de Stockholm. Karl, vieux policier. Et Viktoria, servante au manoir. À neuf années d’intervalle, les corps de deux adolescentes ont été retrouvés, manifestement victimes de sacrifices rituels viking.

Je ne suis pas spécialement amateur de romans policiers, mais j’ai bien aimé celui-ci. Les personnages sont sympathiques et je les ai suivies avec plaisir jusqu’à ce que l’intrigue s’accélère, et elle a été suffisamment prenante pour me faire me coucher beaucoup trop tard. Des rebondissements, un peu de queeritude, un peu de mythologie nordique, j’ai …

a terminé la lecture de La Malnata par Beatrice Salvioni

Beatrice Salvioni, Françoise Bouillot (traductrice): La Malnata (Albin Michel) Aucune note

« La Malnata – la mal née – était en bas sur la rive du …

La Malnata, de Beatrice Salvioni

Une histoire assez classique d’amitié entre deux adolescentes très différentes. L’une, issue d’un milieu populaire, a mauvaise réputation et un fort caractère. L’autre, aux parents petit-bourgeois, est réservée. Le tout se passe en 1935 dans un bourg de l’Italie fasciste.

Une lecture agréable, mais quelques semaines après avoir refermé le livre, j’en ai déjà pratiquement tout oublié.

Bernardine Evaristo: Fille, femme, autre (2020, Globe) Aucune note

Amma, Dominique, Yazz, Shirley, Carole, Bummi, LaTisha, Megan devenue Morgan, Hattie, Penelope, Winsome, Grace.

Il …

Fille, femme, autre de Bernardine Evaristo est un livre choral, qui nous présente 12 femmes, 12 témoignages sur la vie de femme racisée en Grande Bretagne, du début du XXième siècle à maintenant. Leurs trajectoires sont très différentes, mais Bernardine Evaristo les présente chacune sans jugement, avec leurs forces et leurs failles, et nous les rend toutes attachantes. C’est une sorte de symphonie où chacune a sa voix mais où on découvre peu à que les récits communiquent, se répondent. J’ai adoré découvrir leurs histoires.

a terminé la lecture de Sweet Harmony par Claire North

Claire North: Sweet Harmony (Paperback, fr language, 2024, Le Bélial) 5 étoiles

Londres. Bientôt. Jeune et belle, Harmony Meads est promise à un avenir radieux. Sa carrière …

Sweet Harmany de Claire North, publié dans la collection Une heure lumière du Bélial.

Imaginez que votre corps puisse être entièrement contrôlé par des nano-technologies, pilotées depuis votre téléphone ? Qu’elles vous protègent non seulement des maladies, mais permettent par exemple d’avoir des abdos sans faire de sport ? Bon, naturellement tout cela n’est pas gratuit, il faut payer des abonnements mensuels à des multinationales.

J’ai bien aimé ce roman court. Ça présente un futur proche plausible, et les conséquences de notre dépendance croissante à des technologies qui nous promettent de nous donner le contrôle sur nos vies, mais nous placent en fait sous la coupe de multinationales. Que l’on prenne les nanos de l’histoire au premier degré ou comme une allégorie, c’est une mise en garde éclairante sur ce qui nous attend.

Bernardine Evaristo: Des racines blondes (2023, Globe) Aucune note

Et si l’Afrique avait conquis le monde ? Et si les maîtres étaient devenus les …

Le point de départ était alléchant : une uchronie où, les Africains ayant découvert l’Amérique, ils pratiquent le commerce triangulaire, capturant des esclaves dans une Europe moyenâgeuse pour les faire travailler dans les plantations du nouveau monde. Mais j’ai été déçu. L’esclavage est une barbarie, quelle que soit la couleur des maîtres et des esclaves. L’inversion de la perspective n’a pas joué pour moi un rôle de révélateur. Reste un récit que j’ai trouvé assez classique d’esclavage. Souvent très violent. Mais moins formateur que je ne l’avais espéré.

a terminé la lecture de Americanah par Chimamanda Ngozi Adichie

Chimamanda Ngozi Adichie, Anne Damour (Traduction): Americanah (Paperback, French language, 2019, Gallimard) 5 étoiles

«En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire.»

Ifemelu quitte …

Le récit suit suit une trentaine d’année de la vie d’Ifemelu. Son enfance au Nigeria, dans une famille de la petite bourgeoisie. Son départ pour étudier aux USA, ses galères puis ses succès, enfin son retour 15 ans plus tard à Lagos. Sociologiquement, c’est très intéressant, Ifemelu porte un regard extérieur sur les sociétés, américaines puis nigériane à son retour. En arrivant aux USA, elle se découvre noire, et se met progressivement à analyser les différences entre les afro-américain·es et les africain·es. Revenue au Nigéria, elle analyse de même avec recul la société. Seul bémol à mes yeux, l’absence d’intrigue. C’est un récit biographique, centré sur Ifemelu et ses amours, de rares passages donnent l’impression de lire une romance entre gens beaux et riches. Mais malgré cette réserve, je ne me suis jamais ennuyé à la lecture de ce pavé. C’était une belle découverte.

a terminé la lecture de Bivouac par Gabrielle Filteau-Chiba (L’appel de la nature, #3)

Gabrielle Filteau-Chiba: Bivouac (fr language, 2023, Stock) Aucune note

Raphaëlle et Anouk ont passé l’hiver dans leur yourte en Gaspésie, hors du temps et …

Bivouac est le dernier tome de la trilogie L’appel de la forêt, de l’autrice québecoise Gabrielle Filteau-Chiba.

Après la chasse, on aborde ces autres fléaux qui menacent la nature au Canada : la déforestation, et l’exploitation des les sables bitumeux.

La première partie est tendre, on retrouve avec plaisir Anouk, Raphaëlle et Coyote, et on les suit dans une communauté autogérée, partageant la vie et les difficultés d’une commune libre.

Puis l’histoire s’accélère, avec la création d’une ZAD contre un projet d’oléoduc. Avant un final qui m’a bouleversé.

J’ai une nouvelle fois dévoré ce livre, plein de sororité et de lutte. Je l’ai refermé la larme à l’œil, mais la renarde, la chouette, la coyote et le papa loup ont pris place pour longtemps dans mon Panthéon personnel.