Vieux geek aigri, je cherche dans les livres à comprendre les humains et des graines de futurs un peu plus désirables. Mes goûts me poussent essentiellement vers les récits contemporains et l’anticipation.
Vous, les adultes, vous trouvez ça "mignon" que nous, les ados, nous soyons "engagés". Mais …
On pourrait sous-titrer cette BD pour tous publics « Ma première ZAD ». Trois adolescentes se battent pour sauver la forêt voisine du collège, que des adultes veulent raser pour y construire un collège. Un introduction à la désobéissance civique et un maigre espoir, que la jeunesse se lève et réussisse là où les les générations précédentes ont échoué ou sont restées assises.
Chronique du 115 est une plongée dans une réalité qu’on a du mal à regarder …
Le sujet est délicat, parler d’exclusion sans avoir un regard surplombant, et je trouve qu‘Aude Massot s’en est très bien sortie. Elle livre un ouvrage à la fois pédagogique (avec une histoire du SAMU social par son créateur, Xavier Emmanuelli, et l’introduction de quelques clés théoriques) et sensible, témoignage des maraudes auxquelles elle a participé. Une lecture que je recommande.
A runaway bestseller in Quebec, with foreign rights sold to 15 countries around the world, …
Ça n’était pas le bon moment. Il est bien ce petit livre où l’autrice évoque des souvenirs de ses vies. L’enfance à Saïgon dans une famille riche du sud Vietnam, l‘exil sur une embarcation de fortune, les premières années de réfugiée au Canada, le retour à Hanoï comme expat… Des anecdotes, parfois poétiques, souvent émouvantes, légères ou touchantes. Mais ça ne colle pas à mon état d’esprit et mes autres lectures du moment, donc je suis passé à côté.
«Abena, ma mère, un marin anglais la viola sur le pont du Christ the King …
J’ai enfin lu ce livre dont la réputation n’est pas usurpée. Il dresse un portrait vivant et émouvant d’une femme, actrice d’un des évènements fondateurs des États Unis d’Amérique, mais que les historiens ont longtemps ignorée, parce qu’elle était femme, noire et esclave.
En l’absence de sources, Maryse Condé donne chair à Tituba en imaginant son enfance, son caractère, et nous offre un beau portrait de sorcière.
C’est un livre riche, qui évoque naturellement la condition des femmes, et la double peine d’être et Noire et femme. Mais rappelle également que l’antisémitisme est un vieux mal européen que les colons n’ont pas abandonné en traversant l’Océan.
J’ai pu lire que cette chasse aux sorcières avait en partie vacciné le pays contre les excès du puritanisme. Je trouve au contraire qu’elle est symptomatique de la matrice d’où est né l’empire étasunien. Ça en fait une lecture intemporelle, tant pour sa description …
J’ai enfin lu ce livre dont la réputation n’est pas usurpée. Il dresse un portrait vivant et émouvant d’une femme, actrice d’un des évènements fondateurs des États Unis d’Amérique, mais que les historiens ont longtemps ignorée, parce qu’elle était femme, noire et esclave.
En l’absence de sources, Maryse Condé donne chair à Tituba en imaginant son enfance, son caractère, et nous offre un beau portrait de sorcière.
C’est un livre riche, qui évoque naturellement la condition des femmes, et la double peine d’être et Noire et femme. Mais rappelle également que l’antisémitisme est un vieux mal européen que les colons n’ont pas abandonné en traversant l’Océan.
J’ai pu lire que cette chasse aux sorcières avait en partie vacciné le pays contre les excès du puritanisme. Je trouve au contraire qu’elle est symptomatique de la matrice d’où est né l’empire étasunien. Ça en fait une lecture intemporelle, tant pour sa description de la cruauté de l’âme humaine que pour son ode à la force des sorcières.
Aliénée par son travail, découragée par son maigre salaire au terme de plusieurs années d’études …
Les autrices canadiennes contemporaines ne m’ont jamais déçu, et Myriam Vincent ne fait pas exception.
J’ai dévoré cet Avide, qui dresse un portrait implacable de ce que nous fait le capitalisme. Ce qu’il fait aux corps, avec la description chirurgicale, heure par heure, d’une journée perdue dans une job de marde, les heures d’ennui qui s’étirent. Mais aussi ce qu’il fait aux âmes, ce qu’il nous pousse à devenir pour lui échapper. Quand le désespoir pousse des milliers de gens à participer à une chasse au trésor, y voyant leur seule chance d’échapper à leur vie.
Attention, on n’est pas ici dans un roman dystopique, où des gens s‘affrontent dans des jeux du cirque modernes, non, c’est une histoire presque banale, ancrée dans la réalité, qui m’a souvent fait penser à On achève bien les chevaux.
J’ai trouvé la narratrice, Ève, particulièrement touchante, humaine, proche.
Ce récit est une belle …
Les autrices canadiennes contemporaines ne m’ont jamais déçu, et Myriam Vincent ne fait pas exception.
J’ai dévoré cet Avide, qui dresse un portrait implacable de ce que nous fait le capitalisme. Ce qu’il fait aux corps, avec la description chirurgicale, heure par heure, d’une journée perdue dans une job de marde, les heures d’ennui qui s’étirent. Mais aussi ce qu’il fait aux âmes, ce qu’il nous pousse à devenir pour lui échapper. Quand le désespoir pousse des milliers de gens à participer à une chasse au trésor, y voyant leur seule chance d’échapper à leur vie.
Attention, on n’est pas ici dans un roman dystopique, où des gens s‘affrontent dans des jeux du cirque modernes, non, c’est une histoire presque banale, ancrée dans la réalité, qui m’a souvent fait penser à On achève bien les chevaux.
J’ai trouvé la narratrice, Ève, particulièrement touchante, humaine, proche.
Ce récit est une belle découverte que je recommande chaudement !
(Je ne crois pas que le livre soit disponible en version papier dans la vieille province, je confesse l’avoir « trouvé » en ligne. J’espère qu’une maison d’édition locale va l’importer pour permettre à plus de gens de le découvrir).
Si elle donne le choix, l’IVG ne reste pas moins un évènement traumatique dans une …
Hasard des livres qui traînent à la médiathèque, le même jour que « Nous l’avons fait », j’ai emprunté cet album qui complète bien le témoignage d’Annie Chemla, à travers deux autres points de vue, ceux d’Aude Mermilliod et de Martin Winckler. Elle a avorté dans les années 2000, et livre un témoignage intime sur ce qu’elle a ressenti. Lui était étudiant en médecine dans les années 70, puis a pratiqué des avortements dans les années 80, et témoigne de ses prises de consciences grâce à des rencontres.
J’ai beaucoup aimé cet album, la justesse des mots, l’honnêteté des paroles, et le style graphique d’Aude Mermilliod me plaît bien.
De septembre 1973 à juin 1980, Annie Chemla nous livre le journal d’une militante du …
Ce témoignage d’Annie Chemla est passionnant ! Je connaissais dans les grandes lignes la brève histoire du MLAC, les avortements clandestins et les procès. Mais ici, derrière la « grande histoire », c’est l’histoire humaine qui se dévoile. Au delà de la lutte pour conquérir de nouveaux droits, c’est une histoire de femmes, de sororité, d’empouvoirement, de ce que l’action concrète fait, bien au delà des discours et des actions symboliques.
Et puis, en ces temps de monté du fascisme, lire des récits de luttes victorieuses fait un bien fou. Oui, elles l’ont fait, et cela donne l’espoir que demain d’autres le refassent.
Espion anarchiste, explorateur polaire, cinéaste militant et …
Mario Marret a eu des vies extraordinaires, une existence si riche qu’en rendre compte est une gageure. Et je trouve qu’ici le pari n’est pas complètement gagné. Si j’ai apprécié de découvrir l’homme, mais pas vraiment accroché au format de cette BD. J’ai trouvé ça joli, mais les ellipses dans le scénario m’ont incité à faire des aller-retours avec Wikipedia.
En 1919, des Japonaises quittent leur pays afin de rejoindre aux Etats-Unis des compatriotes auxquels …
C’est un livre à la forme déroutante, une fresque aux milliers de personnages évoqués le temps d’une phrase ou deux. Une tentative de rendre compte de l’existence de ces jeunes femmes qui ont quitté le Japon au début du XXième siècle pour aller épouser en Californie des hommes qui les avaient choisies sur catalogue. Évoquer la misère des premières années, la difficulté de vivre dans un pays à la culture si radicalement différente, la lente intégration, jusqu’au couperet de Pearl Harbour où des citoyen·nes sont soudain devenu une cinquième colonne. Un livre comme un tableau impressionniste, où un grand nombre de petite tâches de peinture accolées finissent par dresser un portrait.
J’ai bien aimé, malgré le côté frustrant de la forme. Ça donne envie d’en apprendre davantage sur ces femmes.
« Faire en sorte que la vérité anéantisse la douleur. Confronter les secrets, pour être …
Par hasard, j’ai lu ce récit juste après Blizzard, de Marie Vingtras. Les deux ont quelques similitudes. Le point de vue de plusieurs personnages. Des secrets. Des format courts, qui ne laissent pas vraiment le temps de s’attacher. Mais là où l’intrigue de Blizzard était resserrée sur quelques heures, l’histoire s’étend ici sur trois générations et plus de 50 ans.
J’ai bien aimé, mais trouvé l’histoire un peu moins forte que ce que le résumé m’avait laissé imaginer (surtout, je lis trop en ce moment, donc les histoires n’ont pas le temps d’infuser).
Drôme provençale, 1910. La filature familiale de Louis Bouscaret fait depuis peu face à une …
Un album qui m’a fait découvrir un pan de l’histoire ouvrière dont je n’avais jamais entendu parler, les couvent-usines, qui permettait au patronat de faire trimer des gamines tout en gardant un contrôle total sur leur vie et en se parant d’un verni social. Un dossier final apporte un éclairage historique sur cette forme d’exploitation qui a perduré parfois jusqu’au milieu du XXième siècle.
Si l’intrigue ne m’a pas marqué, les personnages sont réjouissantes, des jeunes femmes culottées qui s’émancipent.
David Snug n’aime pas le sport, mais pratique la randonnée urbaine. Et avec un gouvernement …
Dès la première case, je suis tombé amoureux de David Snug. Il y affirme en effet « Moi, j’aime pas le sport, parce que le sport c’est de droite » 😻 Bon, après on s’est un peu fâchés, quand il a trouvé que la CNT en manif passe trop les Ramoneurs de menhir. Mais à part ça, j’ai adoré cette BD d’un camarade, mi-potache mi-sérieuse. Et en plus David Snug est sur Masto : @david_snug@mastodon.social Bref, lisez ses BD !
Enfin traduit, ce premier roman de Kwon Yeo-sun (Lemon, La croisée, 2023) a été couronné …
Quel ennui ! Ma première incursion dans la littérature sud-coréenne est un échec, j’ai peiné. 200 pages dans la tête d’une jeune femme, entre réflexions et souvenirs, sa famille, ses camarades d’école et de fac. Je ne doute pas que ce livre puisse plaire à des amateurices de littérature de l’intime, mais il n’était pas pour moi.
Le blizzard fait rage en Alaska.
Au coeur de la tempête, un jeune garçon disparaît. …
Un récit choral court et efficace, mêlant suspens (va-t-on retrouver à temps le môme perdu dans la tempête de neige) et découverte progressive des secrets des quatre personnages.
Le format est trop rapide pour laisser le temps de s’attacher aux personnages, et c’est un peu dommage, car il y avait de la matière. Mais l’autrice a fait le choix d’une intrigue resserrée, et ça fonctionne. Je suis entré immédiatement dans l’histoire et l’ai dévorée quasiment d’une traite.
Qu'est-ce que ça m'a coûté au fond, une foulure au poignet et un été amusant. …
Un roman local ou presque, puisqu’il se déroule à Saint-Pol-de-Léon, où des promoteurs veulent privatiser l’îlot Sainte-Anne pour y créer un golf. Ce à quoi Joséphine, tout juste veuve et septuagénaire, est bien décidée à s’opposer. On la suit entre la paroisse, le conseil des anciens, et la ZAD, où elle est la seule à éprouver de la sympathie pour les jeunes activistes. Et puis il y a le Buzuk, teckel hérité de son mari, et Jade, sa petite fille dégourdie.
Un premier roman que j’ai trouvé parfois un peu confus ou maladroit, un peu trop sage par rapport à ce que la quatrième de couverture laissait espérer, mais finalement sympathique.