Vieux geek aigri, je cherche dans les livres à comprendre les humains et des graines de futurs un peu plus désirables. Mes goûts me poussent essentiellement vers les récits contemporains et l’anticipation.
Un voyage aux confins des mondes, une aventure fantastique, entre Terremer et À la Croisée …
Un honnête roman d’aventures fantastique.
Ça m’a fait penser à ces films pour jeunes où une héroïne découvre peu à peu l’envers de la réalité, sa faculté à voyager dans d’autres mondes. J’ai trouvé la mise en jambe un peu longue, la première moitié du livre pose progressivement le décor, puis l’histoire démarre réellement et on est emmené de péripéties en péripéties. Les personnages et leur bandes sont sympathiques, il y a un gentil toutous et des méchants.
Si ça n’est pas un livre qui me marquera, j’ai trouvé cette lecture agréable.
Trois destins de femmes intimement liés, trois portraits poignants au cœur d'une Amérique raciste ; …
Du même sang est de ces livres que je referme le cœur gros de devoir quitter ses personnages. Grace, LoLo et Rae vont me manquer…
Dans les années 1950, Grace, une gamine, fuit la violence du Sud ségrégationniste pour se réfugier chez une tante à New York. Quelques années plus tard, elle accouche d’une petite fille, Rae, qui est confiée à un orphelinat et immédiatement adoptée par LoLo et Tommy. On suit la vie de LoLo, puis celle de Rae, jeune adulte. Comment progressivement, au fil des décennies, elles s’émancipent des oppressions multiples qui pèsent sur les femmes noires. La violence n’est jamais loin, celle des homme et celle, plus insidieuse, des rôles assignés à chacune. Mais c’est une histoire fondamentalement douce, pleine d’amour qui ne sait pas s’exprimer, de sororité, et finalement, d’espoir. À l’intersection de l’histoire singulière, celle de chacune de ces femmes, et de la grande, celle …
Du même sang est de ces livres que je referme le cœur gros de devoir quitter ses personnages. Grace, LoLo et Rae vont me manquer…
Dans les années 1950, Grace, une gamine, fuit la violence du Sud ségrégationniste pour se réfugier chez une tante à New York. Quelques années plus tard, elle accouche d’une petite fille, Rae, qui est confiée à un orphelinat et immédiatement adoptée par LoLo et Tommy. On suit la vie de LoLo, puis celle de Rae, jeune adulte. Comment progressivement, au fil des décennies, elles s’émancipent des oppressions multiples qui pèsent sur les femmes noires. La violence n’est jamais loin, celle des homme et celle, plus insidieuse, des rôles assignés à chacune. Mais c’est une histoire fondamentalement douce, pleine d’amour qui ne sait pas s’exprimer, de sororité, et finalement, d’espoir. À l’intersection de l’histoire singulière, celle de chacune de ces femmes, et de la grande, celle d’un mouvement d’émancipation.
Denene Millner nous parle d’elles avec tendresse, il suffit de quelques paragraphes pour s‘attacher et vivre à leurs côtés.
J’ai beaucoup aimé ce récit.
1885 : comme chaque année, à la Salpêtrière, se tient le très mondain « bal …
Un livre trop court ! Paris en 1885. Eugénie est une jeune femme issue d’une famille bourgeoise. Pour être trop libre et s‘être intéressée de trop près au spiritisme, son père la fait interner dans le service de Charcot, où sont enfermées les femmes que la société ne veut pas voir et qualifie d’hystériques. Elle va y croiser la route de Geneviève, l’infirmière en chef, toute entière dévouée à la Science. À travers une intrigue qui finalement compte peu, sont évoquées la condition des femmes à la veille du XXième siècle, les arrière-cours peu reluisantes du positivisme et des progrès de la science, mais aussi le spiritisme. J’ai dévoré les 250 pages et les ai refermées un peu frustré que chacun de ces sujets n’ait pas été davantage creusé, il y avait là matière à raconter plus qu’une histoire singulière, les bases d’un univers.
Charcot, salaud, les folles auront ta …
Un livre trop court ! Paris en 1885. Eugénie est une jeune femme issue d’une famille bourgeoise. Pour être trop libre et s‘être intéressée de trop près au spiritisme, son père la fait interner dans le service de Charcot, où sont enfermées les femmes que la société ne veut pas voir et qualifie d’hystériques. Elle va y croiser la route de Geneviève, l’infirmière en chef, toute entière dévouée à la Science. À travers une intrigue qui finalement compte peu, sont évoquées la condition des femmes à la veille du XXième siècle, les arrière-cours peu reluisantes du positivisme et des progrès de la science, mais aussi le spiritisme. J’ai dévoré les 250 pages et les ai refermées un peu frustré que chacun de ces sujets n’ait pas été davantage creusé, il y avait là matière à raconter plus qu’une histoire singulière, les bases d’un univers.
À la tombée du jour, un jeune guérisseur se rend dans un village reculé. Sa …
Je n’ai malheureusement pas apprécié cette première rencontre avec Cécile Coulon. Ni l’univers, très sombre, ni le style, que j’ai trouvé plus grandiloquent que poétique, ni surtout la morale du récit. Si le livre n’avait été si court, je l’aurais abandonné en route.
« Nous avons votre fille. » C’est le message qu’entend Frida alors qu’elle s’est absentée …
C’est une déception. Le livre est vendu comme étant dans la lignée de La Servante écarlate. Il m’a plutôt fait penser aux dystopies de Christina Dalcher (Vox, QI), mais en plus long et fade.
Frida est une mère tout juste divorcée. Une après-midi, épuisée par la garde de sa fille de 18 mois, elle craque et sort deux heures, la laissant toute seule. Elle est dénoncée par des voisins et les services sociaux interviennent. Pour espérer conserver la garde de sa fille, elle doit passer un an dans un camp où elle apprendra à devenir une « bonne mère », s’effaçant totalement, entièrement consacrée à sa fille.
Sur la forme, j’ai trouvé ça très long. L’année à l’école est décrite en détail sur des centaines de pages. Oui, le cadre est choquant, avec une surveillance de tous les instants et des séances d’autocritique. Oui, l’enseignement est une forme d’endoctrinement. L’autrice …
C’est une déception. Le livre est vendu comme étant dans la lignée de La Servante écarlate. Il m’a plutôt fait penser aux dystopies de Christina Dalcher (Vox, QI), mais en plus long et fade.
Frida est une mère tout juste divorcée. Une après-midi, épuisée par la garde de sa fille de 18 mois, elle craque et sort deux heures, la laissant toute seule. Elle est dénoncée par des voisins et les services sociaux interviennent. Pour espérer conserver la garde de sa fille, elle doit passer un an dans un camp où elle apprendra à devenir une « bonne mère », s’effaçant totalement, entièrement consacrée à sa fille.
Sur la forme, j’ai trouvé ça très long. L’année à l’école est décrite en détail sur des centaines de pages. Oui, le cadre est choquant, avec une surveillance de tous les instants et des séances d’autocritique. Oui, l’enseignement est une forme d’endoctrinement. L’autrice est d’origine chinoise et derrière l’école, on devine les camps de ré-éducation. Mais le récit décrit en détail chacun des cours, sans qu’il se passe grand chose. On tourne des pages et des pages.
Sur le fond, je n’ai pas trouvé ça très dystopique. C’est un camp d’endoctrinement, comme le monde en a déjà connu et continue à en connaître. Totalitaire mais pas vraiment nouveau. De même que la pression que la société met sur les mères bien plus que les pères. Réaliste, mais connu.
Quand à l’idée sous-jacente, des écoles pour apprendre à devenir parent, j’avoue que je la trouve plutôt bonne. Dénoncer les dérives possibles au nom d’une idée n’invalide pas forcément cette idée.
1997. Mano et Axelle, aussi passionnées que révoltées, évoluent dans le milieu engagé et militant …
Une histoire d’amour, de révolte et de prison.
Axelle et Mano sont jeunes et veulent bâtir un monde meilleur. Après décembre 1995, elles cherchent comment aller plus loin que les manifs. Ça sera un braco pour financer les luttes. Mais l’affaire tourne mal. Axelle tue un flic et prend 25 ans de prison. Mano n’est pas inquiété.
On suit alors leurs vies parallèles, l’interminable enfermement pour l’une, la culpabilité pour l’autre.
Comme dans Vanda, Manon Brunet décrit deux femmes lumineuses, révoltées et amoureuses, profondément attachantes, contre lesquelles la vie et la société s’acharnent. Elle décrit l’enfermement, le sort des longues peines, avec des mots qui sonnent juste.
C’est un roman dont on ne sort pas indemne, mais avec une rage renforcée contre les taules et cette société qui écrase toute volonté de contestation, avec de l’espoir aussi, car au milieu de toute la fange quelques pierres brillent, l’amour des deux …
Une histoire d’amour, de révolte et de prison.
Axelle et Mano sont jeunes et veulent bâtir un monde meilleur. Après décembre 1995, elles cherchent comment aller plus loin que les manifs. Ça sera un braco pour financer les luttes. Mais l’affaire tourne mal. Axelle tue un flic et prend 25 ans de prison. Mano n’est pas inquiété.
On suit alors leurs vies parallèles, l’interminable enfermement pour l’une, la culpabilité pour l’autre.
Comme dans Vanda, Manon Brunet décrit deux femmes lumineuses, révoltées et amoureuses, profondément attachantes, contre lesquelles la vie et la société s’acharnent. Elle décrit l’enfermement, le sort des longues peines, avec des mots qui sonnent juste.
C’est un roman dont on ne sort pas indemne, mais avec une rage renforcée contre les taules et cette société qui écrase toute volonté de contestation, avec de l’espoir aussi, car au milieu de toute la fange quelques pierres brillent, l’amour des deux femmes, l’amour du grand père d’Axelle, la solidarité de quelques uns…
Depuis sa plus tendre enfance, Florence ignore tout ce qui se passe... en-dessous de la …
Florence Dupré la Tour est née en 1978 dans une famille bourgeoise et catholique traditionaliste. À travers ces deux tomes auto-biographiques, elle nous raconte son adolescence et sa découverte de son corps de femme, sujet tabou dans sa famille. Elle décortique les mécanismes de la reproduction sociale, de l’endoctrinement des petites filles pour en faire des femmes soumises. Elle raconte surtout son émancipation.
J’ai beaucoup aimé ce récit. Il est bien sûr singulier, raconte de l’intérieur un milieu social assez spécifique, mais dans sa description de la construction de son identité de genre, j’ai l’impression qu’elle touche à l’universel (menfin, je suis un mec, donc je peux difficilement en juger).
Je conseillerais cette BD aux ados, garçons et filles, et aux plus grand·es.
Alba voyage aux quatre coins du monde pour des colloques sur les langues en voie …
Portrait de femme. Alba est linguiste à l’université de Reykjavík. Elle prend conscience de l’empreinte de ses voyages en avion pour aller à des colloques et décide de la compenser en achetant un terrain sauvage et y plantant des arbres. Au fil de courts chapitres, on la suit dans l’aménagement de son terrain, ses échanges avec son père, son intégration progressive dans la communauté du village, où vivent des réfugiés. On l’écoute réfléchir à la langue islandaise, s’arrêter sur un mot, le décortiquer…
C’est mon premier contact avec la littérature islandaise, et j’ai bien aimé cette chronique douce, Alba qui oscille entre le fatalisme et la volonté d’agir.
Ce livre donne cependant de l’Islande une image que j’ai trouvé un peu terrifiante : dans une île si peu peuplée, tout se sait, si vous vous cognez le pied en vous levant, quelques heures plus tard à l’autre bout de l’île …
Portrait de femme. Alba est linguiste à l’université de Reykjavík. Elle prend conscience de l’empreinte de ses voyages en avion pour aller à des colloques et décide de la compenser en achetant un terrain sauvage et y plantant des arbres. Au fil de courts chapitres, on la suit dans l’aménagement de son terrain, ses échanges avec son père, son intégration progressive dans la communauté du village, où vivent des réfugiés. On l’écoute réfléchir à la langue islandaise, s’arrêter sur un mot, le décortiquer…
C’est mon premier contact avec la littérature islandaise, et j’ai bien aimé cette chronique douce, Alba qui oscille entre le fatalisme et la volonté d’agir.
Ce livre donne cependant de l’Islande une image que j’ai trouvé un peu terrifiante : dans une île si peu peuplée, tout se sait, si vous vous cognez le pied en vous levant, quelques heures plus tard à l’autre bout de l’île on vous demandera des nouvelles de votre orteil.
Agonie est sorcière. Félicité, passeuse de fantômes.
Le silence dure depuis trente ans entre ces …
Plus que de magie, c’est de la relation entre deux sœurs dont il est question ici. Félicité et Agonie sont deux jumelles. Mais dès leur naissance, leur mère les a traitées très différemment, entourant l’aînée d’une affection étouffante, rejetant la cadette. Après 30 ans de séparation, la mort de leur mère va être l’occasion pour les deux sœurs de se retrouver, et, en découvrant progressivement l’histoire de leur mère, de s’émanciper de son influence.
J’ai tout aimé de ce récit, la personnalité des deux sœurs, l’intrigue qui avance doucement mais tient en haleine jusqu’aux dernières pages, la magie discrète, les discussions avec des fantômes autour d’un thé…
Oui le capitalisme est mort, la révolution faite, la Terre sauvée.
Une petite partie, au …
Je crois que La Volte, c’est vraiment trop perché pour moi. Alors bien sûr, il y a de très jolies phrases, de bien belles images dans cette Koinè. Mais je suis trop rationnel, j’ai besoin d’un fil, de comprendre, et les récits comme celui-ci (ou Melmoth furieux, également à La Volte) me déconcertent. Bref, je suis passé à côté de ce joli texte trop poétique pour moi.
Le lieu : Katiopa, un continent africain prospère et autarcique, presque entièrement unifié, comme de …
J’ai dévoré ce livre !
Pourtant, la forme est aride — 600 pages d’un bloc sans respirations — et l’intrigue principale tourne autour d’une histoire d’amour, pas vraiment ma came. Mais l’univers méticuleusement décrit est lui passionnant. Nous sommes dans une centaine d’année. L’essentiel du continent africain, Katiopa, est depuis peu réunifié. À travers le parcours des personnages, on découvre le lent travail qui a mené à cette unification, les débats politiques sur les moyens de bâtir une nouvelle nation, sur ses propres bases, les difficultés à surmonter… Parmi les problèmes à régler, la présence sur le territoire de réfugiés français, qui ont fuit le multiculturalisme et refusent le moindre contact avec la société katiopienne.
C’est une utopie en construction, méticuleusement décrite. Pas une utopie pour faire rêver les gauchistes, mais avec d’autres références, d’autres valeurs, un monde alternatif avec des côtés désirables et d’autres moins.
La langue du récit …
J’ai dévoré ce livre !
Pourtant, la forme est aride — 600 pages d’un bloc sans respirations — et l’intrigue principale tourne autour d’une histoire d’amour, pas vraiment ma came. Mais l’univers méticuleusement décrit est lui passionnant. Nous sommes dans une centaine d’année. L’essentiel du continent africain, Katiopa, est depuis peu réunifié. À travers le parcours des personnages, on découvre le lent travail qui a mené à cette unification, les débats politiques sur les moyens de bâtir une nouvelle nation, sur ses propres bases, les difficultés à surmonter… Parmi les problèmes à régler, la présence sur le territoire de réfugiés français, qui ont fuit le multiculturalisme et refusent le moindre contact avec la société katiopienne.
C’est une utopie en construction, méticuleusement décrite. Pas une utopie pour faire rêver les gauchistes, mais avec d’autres références, d’autres valeurs, un monde alternatif avec des côtés désirables et d’autres moins.
La langue du récit est un mélange de français et de mots de nombreuses langues du Continent (le lexique final est utile), contribuant au dépaysement.
J’ai beaucoup aimé ce voyage, très riche pour nourrir l’imaginaire à d’autres sources que celles de l’occident.
« Nous sommes les héritières d’une détermination farouche, nous les descendantes des avortements ratés, des …
Un petit livre émouvant. Dans une succession de courts textes, entrecoupés de poèmes, l’autrice s’adresse à sa sœur aînée, morte à 33 ans d’un cancer. Elle évoque leur enfance, les femmes de la famille, les hommes, et la vie dans leur village de Bretagne. Un texte touchant.
À dix-sept ans, Tracy Petrikoff possède un don inné pour la chasse et les pièges. …
Après le plaisir éprouvé à la lecture de plusieurs récits dans les forêts du Québec en hiver, j’ai voulu voir si l’ambiance était la même en Alaska.
Sauvage est un roman tout aussi déroutant que prenant. Déroutant, car il oscille en permanence entre récit de vie dans la nature, fantastique et suspense. Tracy est une adolescente, vivant dans une famille de mushers, qui n’aime rien tant que passer sa vie à chasser dans la nature. On découvre peu à peu ses dons, tandis qu’une ombre rode autour de la maison.
Une fois acceptée ambivalence du genre, j’ai accroché au récit et l’ai lu pratiquement d‘une traite. Je n’ai pas vraiment réussi à éprouver d’empathie pour l’héroïne, mais l’histoire est menée de façon efficace, et laisse la place aux interprétations. Un bon moment.
« Tu ne dis pas d’où tu viens, tu ne dis pas ton nom, tu …
Dans un pays en guerre, pour sauver son dernier enfant, une mère l’envoie sur la route, vers Paris.
J’ai beaucoup aimé ce récit, qui a travers une histoire singulière, raconte la route de l’exil. Il ne tait l’horreur ni de la guerre ni du voyage jusqu’en Europe, mais finalement, il met surtout en avant la solidarité, rend hommage à toutes celles et ceux qui n’abandonnent pas leur humanité.
Dans la période actuelle, c’est un message qui fait chaud au cœur. Et un livre à lire et faire lire, aux ados et aux moins jeunes.