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A rejoint ce serveur il y a 11 mois, 2 semaines

Vieux geek aigri, je cherche dans les livres à comprendre les humains et des graines de futurs un peu plus désirables. Mes goûts me poussent essentiellement vers les récits contemporains et l’anticipation.

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Livres de Clochix

a terminé la lecture de Bivouac par Gabrielle Filteau-Chiba (L’appel de la nature, #3)

Gabrielle Filteau-Chiba: Bivouac (fr language, 2023, Stock) Aucune note

Raphaëlle et Anouk ont passé l’hiver dans leur yourte en Gaspésie, hors du temps et …

Bivouac est le dernier tome de la trilogie L’appel de la forêt, de l’autrice québecoise Gabrielle Filteau-Chiba.

Après la chasse, on aborde ces autres fléaux qui menacent la nature au Canada : la déforestation, et l’exploitation des les sables bitumeux.

La première partie est tendre, on retrouve avec plaisir Anouk, Raphaëlle et Coyote, et on les suit dans une communauté autogérée, partageant la vie et les difficultés d’une commune libre.

Puis l’histoire s’accélère, avec la création d’une ZAD contre un projet d’oléoduc. Avant un final qui m’a bouleversé.

J’ai une nouvelle fois dévoré ce livre, plein de sororité et de lutte. Je l’ai refermé la larme à l’œil, mais la renarde, la chouette, la coyote et le papa loup ont pris place pour longtemps dans mon Panthéon personnel.

a terminé la lecture de Sauvagines par Gabrielle Filteau-Chiba (L’appel de la nature, #2)

Gabrielle Filteau-Chiba: Sauvagines (2022, Stock) Aucune note

Raphaëlle est garde-forestière. Elle vit seule avec Coyote, sa chienne, dans une roulotte au cœur …

Sauvagines, deuxième tome de la trilogie L’appel de la forêt, de l’autrice québecoise Gabrielle Filteau-Chiba.

Après Anouk dans Encabanée, Sauvagine nous présente Raphaëlle. Elle aussi vit dans les bois, du moins l’été. Elle a fuit une famille toxique et espéré pouvoir assouvir sa soif de justice pour la nature en devenant garde-forestière. Hélas, la chasse est une activité économique qui pèse lourd, et elle se rend compte qu’elle n’est là que comme caution, à regarder impuissant passer les nemrods qui massacrent allègrement tout ce qui bouge. Alors, lorsqu’un braconnier s’en prend à sa chienne, elle décide de se rebeller, avec l’aide de son mentor, Lionel, et d’Anouk, dont elle a croisé la route.

Magnifique roman, montrant la révolte d’une femme contre un homme qui par la violence cherche à asservir les femmes et la nature. La rencontre entre Raphaëlle et Anouk est un superbe moment de sororité. Vivent les sorcières …

a terminé la lecture de Encabanée par Gabrielle Filteau-Chiba (L’appel de la nature, #1)

Gabrielle Filteau-Chiba: Encabanée (Paperback, French language, 2021, Le Mot et le Reste) 4 étoiles

[4e de couverture] Lassée de participer au cirque social et aliénant qu’elle observe quotidiennement à …

Encabanée, premier tome de la trilogie L’appel de la forêt, de l’autrice québecoise Gabrielle Filteau-Chiba.

Dans ce roman court inspiré de l’expérience de l’autrice, on partage quelques jours de la vie d’Anouk, jeune femme québécoise qui a décidé de laisser tomber son travail et la grand ville pour acheter une cabane et un bout de bois en Gaspésie, une région sur l’estuaire du fleuve Saint-Laurent. En feuilletant quelques pages de son journal intime, on découvre sa vie, ses rêves. La difficulté matérielle de passer l’hiver en autarcie dans une cabane branlante, avec juste un petit poêle et une réserve de conserves, quand il fait moins quarante dehors. Sa relation ambiguë à la solitude, entre misanthropie et envie de frotter sa peau contre celle d’un·e autre humain·e.

Je suis immédiatement tombé amoureux de ce livre. Pour l’utopie de cette vie loin des humains. Pour Anouk, âme ô combien attachante. Pour l’écriture, …

a terminé la lecture de Monstrophobie par Kazuki MINAMOTO

Kazuki MINAMOTO: Monstrophobie (2023, Akata) Aucune note

Parce qu’il a le teint plus foncé que la plupart des Japonais, Arashiro est harcelé …

Arashiro est un collégien, secrètement gay, fraîchement débarqué de province dans un collège de Tokyo. Il subit du harcèlement mais tiens le coup grâce à l’attention que lui porte l’un de ses professeurs. Mais le jour où il entend ce professeur tenir des propos homophobe, il se transforme soudain, sa tête devient monstrueuse.

Je n’ai pas grand chose à en dire, je n’ai pas du tout accroché au récit. Je n’ai compris ni les motivations des personnages, ni le propos de l’auteur. J’en garde l’impression d’une sorte de fable facile avec des clichés.

a terminé la lecture de Le Seul endroit par Marion Cluzel

Marion Cluzel, Séverine Vidal: Le Seul endroit (fr language, 2023, Glénat) Aucune note

« Les mots sont essentiels, quelque chose qu’on ne nomme pas n’existe pas … » …

Les œuvres de fiction parlant de transidentité sont encore rares. Le Seul endroit, de Séverine Vidal et Marion Cluzel, est un album doux, joyeux, qui nous présente Léold, la vingtaine, non-binaire et fluide. C’est une BD qui fait du bien, ici (presque) pas de rejet, de harcèlement, même les flics protègent les gens. Ça conte une romance, où la question de l’identité de genre est finalement secondaire. Bref, ça a fait fondre mon cœur de midinette, et je recommande la lecture de ce bel album.

Avertissement : quelques scènes de violences et propos transphobes.

a terminé la lecture de Ces femmes là par Ivy Pochoda

Ivy Pochoda: Ces femmes là (2023, Globe) Aucune note

West Adams, un quartier délabré de Los Angeles divisé par l’autoroute qui mène à la …

Qu’on ne se méprenne pas. Ces femmes là, d’Ivy Pochoda, n’est pas un roman policier, une histoire de tueur en série. Les meurtres ne sont qu’un prétexte pour dresser une série de portraits de femmes d’un quartier pauvre de Los Angeles, de femmes qui galèrent et se battent. C’est un livre qui résonne particulièrement avec l’actualité, avec le témoignage de Judith Godrèche, puisque son message pourrait être que lorsque les femmes parlent, personne ne les écoute.

Sans aller jusqu’au coup de cœur, c’est une lecture que j’ai beaucoup aimé, quel que soit leur rôle dans l’intrigue, on s’attache à chacune de ces femmes.

Anecdotiquement, en refermant le livre, je me suis soudain demandé s’il passait le test de Bechdel à l’envers : comporte-t-il deux personnages masculins, nommés, parlant entre eux d’autre chose que d’une des héroïnes ?

a terminé la lecture de Luisa ici et là par Carole Maurel

Carole Maurel: Luisa ici et là (French language) Aucune note

Luisa, 33 ans, voit un jour débarquer chez elle l’ado qu’elle était à 15 ans. …

C’est une question introspective classique : que dirais-tu à l’enfant que tu as été ? Dans Luisa ici et là, Carole Maurel inverse les rôles. Une Luisa de 15 ans se retrouve projetée dans sa vie 20 ans plus tard et, par la force des choses, les deux se demandent mutuellement des comptes. J’ai bien aimé cette BD. Les deux Luisa sont attachantes, on se met sans difficulté à leur place, des deux côté du mur qui sépare l’âge des possibles de la vie d’« adulte ». Bon, il faut éviter d’aller trop loin et d’entamer le dialogue avec saon propre ado intérieur·e ;-) En toile de fond, l’évolution du regard de la société sur l’homosexualité. Et comme je suis assez vieux pour avoir connu cette époque reculée, un peu de nostalgie pour les walkmans et les télécartes.

Un album tendre et bon pour le moral, je recommande !

a terminé la lecture de Battlestar Botanica par H. Lenoir

H. Lenoir: Battlestar Botanica (fr language, Sarbacane) Aucune note

23e siècle : le Loquace, vieux vaisseau capricieux, s’est perdu dans l’espace. Fun fact ! …

Ce roman se déroule dans le même univers que Félicratie, mais plusieurs siècles plus tard. Grâce à la technologie des Smnörgasiens, les humains ont essaimé dans la galaxie et rencontré d’autres espèces.

On suit les tribulations de l’équipage d’un vaisseau, en quête d’une plante précieuse dans la lutte contre les Smnörgasiens. Le récit est tendre, drôle, on s’attache vite à chaque membre de l’équipage, d’autant que leurs points de vue sont présentés alternativement. Ça m’a rappelé l’Espace d’un an, de Becky Chambers, bref c’est une lecture bonne pour le moral. Seule réserve, une scène (à mon avis dispensable) de massacre de masse d’extraterrestres. L’auteure a manifestement une mâchoire contre les espèces insectoïdes.

a terminé la lecture de Félicratie par H. Lenoir

H. Lenoir: Félicratie (French language, 2021) Aucune note

«Je m’appelle Yacine, j’ai 16 ans et mon boulot, c’est animal domestique pour extra-terrestres. Parce …

Les Smnörgasiens, espèce extraterrestre insectoïdes, ont envahi la Terre, tuant l’essentiel de la population et transformant les survivant·es en animaux de compagnie. Leur seul point faible est une violente allergie aux poils de chats.

Le résumé est un peu trompeur : ça n’est pas une parodie, mais un roman d’aventure, avec beaucoup d’humour mais aussi pas mal de violence.

J’ai trouvé les personnages attachant·es, l’histoire rondement menée. J’aurais volontiers qualifié ce roman de bon pour le moral, n’étaient certaines scènes de violence. Les extraterrestre ne sont certes pas présentés de façon très sympathique (mais on n’a pas leur point de vue), les massacrer allègrement m’a dérangé.

Avertissements : livre à éviter si vous avez une phobie des insectes ou ne cautionnez pas les massacres de masse d’insectes.

Olga Tokarczuk: Histoires bizarroïdes (Paperback, French language, 2020, NOIR BLANC) Aucune note

Lauréate du prix Nobel de littérature 2018, Olga Tokarczuk nous offre un recueil de nouvelles …

Un livre qui porte bien son nom. Elles sont bizarres ces nouvelles. Les premières m’ont laissé de glace. Essentiellement de courtes tranches de vie sans réel enjeu dramatique. Bien écrite, mais pas vraiment ma came. Ça m’a fait penser à des nouvelles fantastiques du XIXième siècle, auxquelles je n’accroche plus ces jours-ci.

J’ai bien fait de ne pas faire tomber le livre, car les trois derniers récits, qui occupent la moitié du volume, m’ont davantage plu. Le Transfugium, La Montagne de Tous-les-saints et Le Calendrier des fêtes humaines sont des récits d’anticipation, où, suivant un personnage, on glisse un regard furtif dans des mondes alternatifs qui éveillent l’imagination.

Connie Willis: Interférences (French language, 2017, Bragelonne) Aucune note

Dans un futur pas si lointain, une intervention chirurgicale a été mise au point pour …

Une lecture assez jouissive qui confirme que l’enfer, c’est la communication.

Briddey travaille dans une entreprise qui conçoit des téléphones mobiles. Elle passe ses journées à louvoyer entre les rumeurs colportées par ses collègues et une famille hyper-intrusive. Comme si ça ne suffisait pas, suite à une opération, elle devient télépathe, et son cerveau subit l’équivalent d’une attaque en déni de service à mesure qu’elle se met à capter les pensées de la ville entière.

Attention, il ne faut pas ouvrir ce livre en cherchant de la SF dure, c’est davantage une comédie de mœurs, que j’ai trouvé parfois un peu exaspérante ou longuette, mais m’a au final laissé sur un sourire.

Jean Hegland: Dans la forêt (French language, 2017, Gallmeister) Aucune note

Alors que la société vit dans la peur et que la civilisation s'écroule, Nell et …

Dans la forêt, de Jean Hegland, est un huis-clos. Alors que la civilisation s’effondre, Nell et Eva, deux sœurs à la relation fusionnelle, se retrouvent seules dans une maison isolée dans la forêt, à plusieurs jours de marche du bourg le plus proche. La question de la survie en autarcie se pose alors, et le livre m’a cruellement rappelé combien je n’étais pas au point sur la culture des pommes de terre. Ou de quoi que ce soit d’ailleurs.

C’est une lecture qui m’a mis mal à l’aise. D’abord, parce qu’il décrit un futur plausible. Ici, pas de virus ou de catastrophe, mais un effondrement en quelques mois. On ne sait pas vraiment ce qui se passe, les informations laissent rapidement la place aux rumeurs, puis à l’absence de nouvelles du monde extérieur.

La suite divulgâche un peu.

J’ai été également gêné par le message final du livre, qui prône …