GilB a terminé la lecture de Le Bracelet de jade par Mu Ming

Le Bracelet de jade de Mu Ming
1640, treizième année du règne de l’empereur Chongzhen. Alors que la dynastie au pouvoir affronte de nombreux remous, la jeune …
Je lis beaucoup de SF et de BD mais aussi de la littérature japonaise et américaine. Déjà utilisateur de Bookwyrm, je repars à zéro sur cette nouvelle instance. Je suis aussi sur Mastodon
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1640, treizième année du règne de l’empereur Chongzhen. Alors que la dynastie au pouvoir affronte de nombreux remous, la jeune …
« Vous devez rejoindre la salle de réunion d’ici quarante minutes pour visionner la présentation initiale. Cela ne laisse aucune latitude pour une réponse longue. Mais accordez-moi toutefois une question : à quoi sert d’exister ? » J’ai indiqué ce qui nous entourait et faillit rire. « À bosser le plus longtemps possible, à vivre de son mieux, puis, quand je ne pourrai plus travailler, à mourir oublié de tous pour me retrouver dans un sac. J’ai lu d’avantage que l’intérimaire moyen, je sais ce qui m’attend et ce ne sera pas une fin heureuse. Je suis l’outil dans sa petite boite qui attend qu’on l’utilise et, au bout du compte, qu’on le jette. – Si vous aviez le loisir de poursuivre un autre objectif, d’essayer de trouver un sens à l’Univers, comment procéderiez-vous ? [...] »
— La Vie secrète des robots de Suzanne Palmer (Page 316)
Dans la nouvelle Le Plafond est ciel
Elle active le sas ; après un bon moment, la porte extérieure s’ouvre en grinçant. Avec un dernier regard à ses équipiers, elle entre, referme, puis passe la porte intérieure qui donne accès au vestibule de l’Hellébore. Des lumières ténues s’allument, et la gravité artificielle s’enclenche ; ses bottes se posent par terre et s’accrochent avec un déclic. Quelque chose bouge dans la pièce. Elle lâche un juron et recule d’un pas vers le sas, avant de voir de quoi il s’agit. « Heu Bénibéni ? Dit-elle sur leur comm. – Je suis là. » La voix, faible, crépite. « Ça va ? Je ne vois rien sur le flux. – Je vais bien, mais on n’est pas seuls. – Un alien ? Demande-t-il. – Non, répond Nati. Il y a un canard. »
— La Vie secrète des robots de Suzanne Palmer (Page 257)
Dans la nouvelle Tomber au bord du monde

[4e de couverture] J’ai été activé, donc j’ai un but, se dit le bot. J’ai un but, donc je sers. …

[4e de couverture] J’ai été activé, donc j’ai un but, se dit le bot. J’ai un but, donc je sers. …

En France, on s'avoue rarement alcoolique. Quand on boit on est festif, irrévérent, drôle. Français. Un jour pourtant, Claire arrête …

En France, on s'avoue rarement alcoolique. Quand on boit on est festif, irrévérent, drôle. Français. Un jour pourtant, Claire arrête …
« […] Je suis 10315-S ; voici 10430-S. Quelle est ta désignation ? – Je suis 9. » Un bref silence suivit, et 10430 marqua même une pause dans son travail, comme surpris. « 9 ? C’est tout ? – Oui. – Je n’ai jamais vu de bot inférieur à mille ou dépourvu d’un suffixe de fonction. Es-tu venu nous aider à réparer les dégâts ? Tu es minuscule. – On m’a confié la tâche de pister le Fortuit et de le rendre obsolète. – Nous sommes honorés d’avoir fait ta connaissance, dans ce cas. Nous te souhaitons bonne chance pour ta survie dans l’accomplissement de cette entreprise ainsi que pour l’obtention d’une description fiable. – Je sers, dit le bot. – Nous servons », répondirent les bots à soie.
— La Vie secrète des robots de Suzanne Palmer (Page 21 - 22)
Dans la nouvelle La Vie secrète des bots

[4e de couverture] J’ai été activé, donc j’ai un but, se dit le bot. J’ai un but, donc je sers. …
J'ai l'impression de toujours sortir un peu éprouvée des livres de Nnedi Okorafor, avec des difficultés pour mettre en mots la pluralité des ressentis que leur lecture a provoqués chez moi. J'en ressors bousculée par une écriture directe, brute (voire brutale), où les émotions affleurent et (se) heurtent. Interpellée par sa façon d'aborder de manière frontale des enjeux et des thèmes qui ne laissent pas indifférents. Questionnée sur mon positionnement par rapport à certains personnages... "La Mort de l'auteur" s'inscrit dans cette continuité, mais il est sans doute le roman qui me laisse l'impression la plus marquante parmi les textes que j'ai pu lire de l'autrice.
S'il peut être rapidement présenté comme une fiction sur l'écriture d'un roman, sa réception, son succès, l'ampleur de l'histoire dépasse ce simple synopsis... C'est en fait trois plans narratifs qui se croisent. Des chapitres sont racontés du point de vue de Zelu, une …
J'ai l'impression de toujours sortir un peu éprouvée des livres de Nnedi Okorafor, avec des difficultés pour mettre en mots la pluralité des ressentis que leur lecture a provoqués chez moi. J'en ressors bousculée par une écriture directe, brute (voire brutale), où les émotions affleurent et (se) heurtent. Interpellée par sa façon d'aborder de manière frontale des enjeux et des thèmes qui ne laissent pas indifférents. Questionnée sur mon positionnement par rapport à certains personnages... "La Mort de l'auteur" s'inscrit dans cette continuité, mais il est sans doute le roman qui me laisse l'impression la plus marquante parmi les textes que j'ai pu lire de l'autrice.
S'il peut être rapidement présenté comme une fiction sur l'écriture d'un roman, sa réception, son succès, l'ampleur de l'histoire dépasse ce simple synopsis... C'est en fait trois plans narratifs qui se croisent. Des chapitres sont racontés du point de vue de Zelu, une personnage principale, paraplégique, nigériano-étatsunienne, qui devient l'autrice d'un best-steller de science-fiction sur des robots dans un cadre post-apocalyptique. D'autres chapitres mettent justement en scène ces "robots rouillés", dans une Terre post-effondrements de l'humanité où s'affrontent IA désincarnées et androïdes en quête de récit. Enfin, d'autres chapitres encore sont consacrés à des interviews des proches de Zelu, apportant une autre perspective sur le récit.
Il est question d'identité, de quête de soi et de place, d'une recherche d'affirmation. Coincée dans son fauteuil roulant depuis l'enfance suite à un accident, Zelu est en effet constamment enfermée dans une certaine représentation que les autres ont d'elle. C'est le cas dans la manière dont elle est traitée dans sa famille, au sein de laquelle les incompréhensions, les jugements et les clashs se succèdent. Mais, même lorsqu'elle trouve à s'affirmer par l'écriture, lorsqu'elle peut gagner en indépendance financière grâce à son best-steller, elle se retrouve là encore dépouillée de sa voix : suite au auccès, son oeuvre lui échappe, et sa personne même fait face aux jugements et aux exigences d'un public qui projette en elle des attentes qui n'ont rien avoir avec elle. C'est en quelque sorte une histoire d'aliénation qui se renouvelle constamment et de la manière dont Zelu, de façon obstinée, malgré tout, continue à se chercher et à s'affirmer.
Si tout cela offre une histoire solide, ce qui m'a le plus fasciné au sein du roman a été la structure narrative d'ensemble et comment les différents plans narratifs évoluent en parallèle. Au fil des pages, au sein de ce récit fictionnel qu'est le roman, la dichotomie initiale entre le "réel" (le monde de Zelu) et le "fictif" (celui des robots) se trouble. L'écrivaine et ses technologies de plus en plus sophistiquées n'est-elle bien qu'humaine ; l'androïde, sa fascination pour une humaine et ses histoires, n'est-elle que robot ? Un glissement s'opère et Nnedi Okorafor joue avec la réception de son propre lectorat, et ce, jusqu'à un final qui apporte une autre perspective, bouclant la boucle de l'expérimentation littéraire.
Alors que dans mon sang, les effluves d’alcool s’estompaient peu à peu, je prenais conscience que cette décision allait être plus ardue que je ne le pensais. Elle ne s’annonçait pas tant comme un défi physique que psychique. Cette simple boutade de mon beau-père laissait augurer un combat. Je n’allais pas seulement me frotter à mes démons, à mes frustrations : j’allais devoir affronter tous ceux des autres. Car en France, tout le monde boit. Et personne ne veut en parler. La sobriété est corrosive, elle est le grain de sable qui vient enrayer un déni bien huilé. Je ne l’avais jamais observé.
— Sans alcool de Claire Touzard (Page 30)
Dans le 1er chapitre C'est dans ton ADN La "boutade" du beau-père, après qu'elle ait annoncé qu'elle avait arrêté de boire : « Tu n'y arriveras pas. La boisson c'est dans ton ADN. »
Dans le 1er chapitre C'est dans ton ADN La "boutade" du beau-père, après qu'elle ait annoncé qu'elle avait arrêté de boire : « Tu n'y arriveras pas. La boisson c'est dans ton ADN. »

En France, on s'avoue rarement alcoolique. Quand on boit on est festif, irrévérent, drôle. Français. Un jour pourtant, Claire arrête …

[4e de couverture] Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale. James fuit Londres et ses créanciers en quête …

[4e de couverture] Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale. James fuit Londres et ses créanciers en quête …
« Et si je vous disais que le temps fonctionne comme la lumière, d’une certaine manière, qu’il s’incurve autour de points plus denses, dotés de gravité ? » S’il me disait cela, répliquai-je, je lui dirais, moi, que je n’y comprenais fichtrement rien. « Que de franchise, s’amusa-t-il. La plupart des gens tiennent le temps pour statique, rigide. Une structure linéaire où un instant en suit un autre. Ils ne comprennent pas que, en certains lieux et à certains moments, il s’étire et s’incurve. Les endroits chargés d’histoire, doté d’éternités de passé, l’affectent plus que les autres. Leur proximité le rend… fluide. […] »
— À lire à ton réveil de Robert Jackson Bennett (Page 51 - 52)