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GilB

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Je lis beaucoup de SF et de BD mais aussi de la littérature japonaise et américaine. Déjà utilisateur de Bookwyrm, je repars à zéro sur cette nouvelle instance. Je suis aussi sur Mastodon

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Livres de GilB

Lectures en cours

a terminé la lecture de La clémence des dieux par James S.A. Corey (La guerre des captifs, #1)

James S.A. Corey: La clémence des dieux (Paperback, French language, 2025, Actes Sud)

[4e de couverture] Les Carryx mènent des guerres de conquête depuis des siècles, détruisant ou …

Une nouvelle série. Totalement indépendante de la précédente The Expanse. Où comment se comportent et survivent des humains lorsqu'ils sont enlevés et mis en captivité, par une espèce non humaine, afin d'évaluer leur utilité. De la difficulté de (re)devenir un animal comme les autres parmi des milliers d'espèces provenant de milliers de mondes. A la capacité des humains à trouver une voie entre résister et se soumettre, pour leur survie et la survie de leur espèce. Au plus près des personnages, hommes comme femmes, humain ou pas. Très réussi selon moi, il faut résister aux premiers chapitres sur les intrigues purement humaines.

a cité La clémence des dieux par James S.A. Corey (La guerre des captifs, #1)

James S.A. Corey: La clémence des dieux (Paperback, French language, 2025, Actes Sud)

[4e de couverture] Les Carryx mènent des guerres de conquête depuis des siècles, détruisant ou …

Personne n’a d’histoire, ici, mis à part les Carryx. Je n’en ai pas. Vous non plus. Les choses qui marmonnent dehors non plus, même si certaines pensent le contraire. C’est impossible. Avoir un passé dans le monde des Carryx, c’est comme avoir une ombre dans les ténèbres. Cela peut être agréable ou non, mais puisque c’est impossible, ce n’est aucun des deux. Ma planète d’origine ? Je ne comprends pas la question. Je n’ai ni planète ni origine. On m’a pris où on m’a pris. Je fais ce qu’on me demande. Le reste me fait du mal. Mon nom ? J’en avais un, mais je ne m’en souviens plus. Vous feriez mieux d’arrêter. Je n’ai plus envie de vous parler.

La clémence des dieux de  (La guerre des captifs, #1) (Page 311 - 312)

a cité La clémence des dieux par James S.A. Corey (La guerre des captifs, #1)

James S.A. Corey: La clémence des dieux (Paperback, French language, 2025, Actes Sud)

[4e de couverture] Les Carryx mènent des guerres de conquête depuis des siècles, détruisant ou …

La vie continuait. C’était ce qu’il y avait de plus terrible. On leur avait arraché leur monde, leur existence, leur identité. Leur histoire. On les tuait, on les forçait à voir mourir des êtres chers, mais la faim, la soif et l’envie de pisser ressurgissaient à un moment donné. Ils riaient lorsque quelqu’un lançait une plaisanterie, même s’il gardaient la mine sinistre. Ils faisaient la vaisselle, changeaient de vêtements, organisaient des funérailles. Tout cela semblait devoir cesser, mais se poursuivait malgré tout. Le pouls lent et bas de la vie continuait de leur imposer ses exigences, quoi qu’il arrive. Même quand les choses allaient mal, même quand la situation devenait étrange, douloureuse, insoutenable, le banal réclamait sa part du gâteau.

La clémence des dieux de  (La guerre des captifs, #1) (Page 220)

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a terminé la lecture de Racines par Lou Lubie

Lou Lubie: Racines (GraphicNovel, Français language, 2024, Delcourt)

Entre récit de vie et enquête, une BD sur l’acceptation de soi et de ses …

J’entends parler de ce livre depuis des mois, et il est à la hauteur de sa réputation. C’est un récit mêlant l’érudition et l’intime. J’ai appris plein de choses, mais surtout, j’ai pris conscience de la véritable charge capillaire pesant sur les femmes aux cheveux crépus. Je n’imaginais pas la débauche de temps, d’énergie et d’argent nécessaires, dès l’enfance, pour entretenir sa chevelure, pour affronter les regards et les remarques. Je me savais privilégié, en tant que mec, d’être autorisé à avoir une apparence négligée ne demandant aucun effort, mais je n’imaginais pas à quel point un simple « détail », la texture des poils, pouvait compliquer la vie. Au delà de la pédagogie, c’est aussi un album touchant par la sincérité avec laquelle Lou Lubie raconte sa vie. C’est décidément une autrice que j’aime beaucoup !

a cité La clémence des dieux par James S.A. Corey (La guerre des captifs, #1)

James S.A. Corey: La clémence des dieux (Paperback, French language, 2025, Actes Sud)

[4e de couverture] Les Carryx mènent des guerres de conquête depuis des siècles, détruisant ou …

Quand les Carryx ont-ils commencé à mener cette guerre sans fin ? C’est une question sans intérêt. Ils gouvernaient les étoiles depuis une éternité. Nous avons vaincu les Ejias, les Kurksts, surpassé les Sans-regard, brûlé les Logothètes jusqu’à ce que leurs planètes ne soient plus que des tessons de verre balayés par le vent. Vous souhaitez qu’on vous narre notre première rencontre avec l’ennemi mais, selon moi, cela s’est sans doute produit à de nombreuses reprises sur la surface du temps et des distances, empêchant la simultanéité de répertorier tous les évènements. La fin, en revanche, je peux vous en parler. J’étais présent aux origines de cette calamité. Tout à commencé avec l’asservissement d’un monde insignifiant nommé Anjiin. Il semblait prodigieusement faible, inoffensif, et nous y avons apporté le feu, la mort, les chaînes. Nous avons fait main basse sur ce qui nous paraissait utile en éliminant ceux qui résistaient. C’est là notre regret. Si nous avions gardé nos distances, rien de tout cela ne serait arrivé. Si nous avions réduit Anjiin en cendres – comme bien d’autres planètes – et poursuivi notre chemin, je n’aurais pas à conter l’histoire de notre échec. Nous avons mal jugé notre adversaire et nous l’avons emmené chez nous.

–– Extrait de l’ultime rapport d’Ekur-Tkalal, gardien-documentaliste de la communauté humaine des Carryx.

La clémence des dieux de  (La guerre des captifs, #1) (Page 9)

1er paragraphe de la Partie I, Au commencement

Catherine Dufour: Les Champs de la Lune (Paperback, French language, 2024, Robert Laffont)

Moisson au clair de la Terre. Puisqu'il faut trouver une autre planète habitable, pourquoi pas …

– Je suis persuadé que le Terrien vouait en secret une haine féroce à la Nature. – A la Nature ? – C’est à dire à son propre écosystème. Cette haine lui venait d’avoir été traité pendant des siècles par la Nature comme le tube à essai d’infections variées, sans discerner les avantages adaptatifs de la méthode, a conclu le Gardien des Glaces le plus sérieusement du monde. Le Gardien des Glaces n’est pas très sensible aux individualités. Pour lui, mourir de la malaria ou de la grippe, ce n’est pas un drame individuel : c’est juste le signe que la victime se situe du mauvais côté de la sélection naturelle, tant pis pour elle et tant mieux pour son espèce. – Des millénaires d’épidémies ont forgé au Terrien une mentalité revancharde contre la Nature, a-t-il continué. Dès qu’il a eu saisi la gouverne de son destin d’un bras d’acier, grâce à ses découvertes scientifiques et techniques, il n’a eu de cesse de porter le fer contre la Nature, c’est à dire dans son propre ventre. Exactement comme un herscheur piégé dans une fosse, qui se démantibule la trémie à force de tirer dessus. Le ressentiment est un puissant moteur qu’on ne coupe pas dès qu’on en a plus besoin.

Les Champs de la Lune de  (Page 188 - 189)

Dans le chapitre Aitken et la Cité Franche

Catherine Dufour: Les Champs de la Lune (Paperback, French language, 2024, Robert Laffont)

Moisson au clair de la Terre. Puisqu'il faut trouver une autre planète habitable, pourquoi pas …

10e jour du 4e mois de l’an 2325 – ferme Lalande Je lâche sur la ferme des pluies fraîches qui distillent une odeur de racines mouillées. Les lézards s’étalent les pierres avec un plaisir évident, et les oies se battent dans un grand envol de duvet. Les lilas déplient leurs grappes, les choux tirent hors du sol une petite langue pointue. Je brumise le café, je démêle le bougainvillier, je mesure les feuilles de figuier et je remercie le thym d’être tellement dénué de problèmes.

Les Champs de la Lune de  (Page 124)

Dans le chapitre Les fleurs de Lalande

a cité Les Champs de la Lune par Catherine Dufour

Catherine Dufour: Les Champs de la Lune (Paperback, French language, 2024, Robert Laffont)

Moisson au clair de la Terre. Puisqu'il faut trouver une autre planète habitable, pourquoi pas …

La ferme Lalande est la dernière de la route qui mène à l’entrée de Mut : Magne unter Tage, la cité soulunaire qui m’emploie. J’ai moi-même posé les pavés du revêtement de cette route. Car, si les mers lunaires sont facilement praticables, elles sont séparées les unes des autres par des chaînes de montagnes et striées de longs rayons d’éjectas rocheux. Ce relief accidenté rend les routes nécessaires. Pour aller plus loin encore dans la contextualisation, je précise que les pavés de la route sont en régolithe compressé, et que la régolithe est le nom donné à la poussière qui recouvre la lune. N’est-ce pas une précision inutile ? Franchement, qui ne connaît pas la régolithe ? Ce sable très fin, à la fois magnétique et abrasif, est semblable à mille dents minuscules qui s’insinuent partout et ne lâchent jamais – et il pue le brûlé.

Les Champs de la Lune de  (Page 11)

Dans le 1er chapitre La ferme Lalande